Le Printemps est venu en riant représente l’Égypte en compétition internationale

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« Le Printemps est venu en riant », qui fait ses débuts en compétition internationale au CIFF, est le seul film égyptien sélectionné cette année. Réalisé par Noha Adel, le film explore des récits entremêlés de quatre femmes à travers une série d’histoires marquées par la colère, le chagrin, et les larmes enfouies sous un rire apparent.

Lors de la conférence de presse de la 45ᵉ édition du Festival International du Film du Caire (CIFF), présidée par l’acteur égyptien Hussein Fahmy, les organisateurs ont révélé les grandes lignes du programme de cette édition 2024. Cette rencontre, qui marque un moment important pour le CIFF, a permis de présenter la liste des films en compétition dans les différentes sections, y compris la section la plus prestigieuse : la Compétition Internationale.

Prévue du 13 au 22 novembre 2024, cette édition mettra en avant des œuvres venues des quatre coins du monde, y compris de Tunisie, offrant ainsi aux spectateurs égyptiens l’opportunité de découvrir des films rares dans les salles locales. Hussein Fahmy a souligné l’importance du CIFF dans la promotion de la diversité culturelle et la création de ponts entre les cultures, en donnant accès à des œuvres inédites qui illustrent la richesse du cinéma mondial.

Le jury de la Compétition Internationale sera présidé par le réalisateur et scénariste bosniaque Danis Tanović, lauréat de l’Oscar du meilleur film étranger en 2001 pour No Man’s Land. Il sera entouré de figures influentes de l’industrie cinématographique, dont le monteur égyptien Ahmed Hafez, le réalisateur italien Andrea Pallaoro, l’actrice espagnole Angela Molina, la réalisatrice thaïlandaise Anucha Suwichakornpong, la productrice et scénariste française Sylvie Pialat et l’actrice tunisienne Aïcha Ben Ahmed. Parmi les films en compétition, l’Égypte sera représentée par Le Printemps est venu en riant, de Noha Adel.

 

 

Le Printemps est venu en riant/ Spring Came on Laughing : Un portrait nuancé de la vie intérieure des femmes

Le Printemps est venu en riant, qui fait ses débuts en compétition internationale au CIFF, est le seul film égyptien sélectionné cette année. Réalisé par Noha Adel, le film explore des récits entremêlés de quatre femmes à travers une série d’histoires marquées par la colère, le chagrin, et les larmes enfouies sous un rire apparent. Ce voyage introspectif plonge dans les émotions cachées et les moments de vulnérabilité qui émergent lors de la saison printanière – une saison souvent associée au renouveau, mais qui ici symbolise aussi des vérités dissimulées.

Le film se déroule dans un printemps à l’apparence joyeuse, mais où les fleurs, en s’épanouissant, révèlent des réalités douloureuses qui, une fois fanées, sont emportées par un automne inattendu. Ce cadre poétique permet à Noha Adel d’aborder des questions de résilience, de perte et de secret dans la vie des femmes. Elle confie : «Ce film représente un saut de foi, un défi de rassembler des histoires fragmentées qui m’accompagnent depuis la fin de 2019. Avec des yeux grands ouverts, j’ai ressenti le besoin de raconter ces histoires, sans savoir au départ comment les unifier en un bouquet cohérent de mon premier long-métrage.» 

 

Une vision artistique inspirée par le printemps

Noha Adel exprime l’influence profonde que le printemps exerce sur sa création artistique, non comme une saison idyllique, mais comme un moment de contrastes et de surprises. « Le printemps m’a permis de voir des liens subtils entre mes récits. Il n’a jamais été pour moi une simple façade joyeuse. Au contraire, c’est une saison aux contrastes frappants, avec des tempêtes de sable inattendues et des vérités cachées révélées par les larmes. » Elle explique que cette saison lui a permis d’assembler des éléments hétéroclites en une œuvre cohérente et inspirée par le printemps. La réalisatrice cite un quatrain poignant de Salah Jahin, capturant le contraste entre l’apparente légèreté de la saison et la profondeur du chagrin personnel : « Le printemps est venu en riant, mais me trouve triste. »

L’œuvre reflète ainsi des récits qu’elle a vus, entendus ou peut-être même vécus elle-même, une introspection que la réalisatrice n’avouerait jamais entièrement. Les scènes du film sont construites autour de la poésie classique égyptienne, de la musique et des paysages du pays, offrant une interprétation visuelle et sonore de la saison printanière. Cette composition artistique est d’autant plus frappante que Noha Adel ne cherche pas à ajouter un message féministe explicite ; au contraire, le film trouve naturellement son essence dans les vies et perspectives féminines qu’il met en avant.

 

Une équipe féminine exceptionnelle

Le film doit son existence à une équipe majoritairement féminine. Noha Adel se dit reconnaissante d’avoir pu réunir des femmes talentueuses qui ont contribué à divers aspects de la production, du jeu d’acteur à l’assistance sur le plateau, en passant par le montage et la direction artistique. « Il était essentiel que ce film soit vu à travers les yeux et l’esprit des femmes. Grâce à l’engagement de cette équipe incroyable, nous avons pu produire un film fidèle à notre vision commune. »

 

La productrice Kawthar Younis et la genèse du projet

La productrice Kawthar Younis, elle aussi inspirée par la vision de Noha Adel, a été un pilier dans la réalisation de ce projet, surmontant avec persévérance les nombreux obstacles rencontrés. « Dès le départ, j’ai été profondément impressionnée par la détermination de Noha à faire exister ce film. Sa résilience face aux défis a confirmé mon engagement en tant que productrice et m’a convaincue de son potentiel artistique. »

Pour Kawthar Younis, l’un des objectifs essentiels de Le Printemps est venu en riant est de donner une plateforme aux voix des femmes, en mettant en lumière les émotions souvent invisibles, cachées sous le sourire du printemps. Elle évoque un film qui explore l’imprévisibilité de la vie et décortique les conventions sociales, révélant des complexités émotionnelles profondes à travers un humour noir et des récits imbriqués. 

« Nous espérons que ce film suscitera des discussions sur le rôle des émotions féminines dans la culture cinématographique et apportera un changement vers une meilleure représentation des femmes. » 

 

Un hommage aux traditions culturelles égyptiennes

Le film rend hommage aux racines culturelles égyptiennes, intégrant des références à la poésie, à la musique et aux paysages qui illustrent la diversité et la profondeur des arts en Égypte. En l’espace de quatre mois de tournage, Noha Adel a su donner vie à cette vision artistique du printemps à travers une construction esthétique et narrative soignée. Elle souligne qu’en réalisant ce film, elle a découvert les raisons profondes qui l’ont menée à ces histoires, des histoires universelles qui touchent à des émotions humaines authentiques et à des relations complexes.

 

Le Festival International du Film du Caire : une vitrine du cinéma mondial

Le CIFF, l’un des plus anciens festivals de cinéma dans le monde arabe et en Afrique, est une vitrine prestigieuse pour des œuvres issues de cultures variées, offrant un espace unique de dialogue et de découverte. Unique festival de la région inscrit à la FIAPF (Fédération Internationale des Associations de Producteurs de Films), le CIFF se distingue par sa capacité à attirer des talents internationaux et à encourager les échanges culturels.

Avec des films comme Le Printemps est venu en riant, le CIFF illustre une volonté de proposer des récits diversifiés et de valoriser des points de vue parfois marginaux, en accordant une voix aux récits complexes et singuliers de réalisateurs comme Noha Adel. Cette édition 2024 s’annonce ainsi comme une célébration de la richesse cinématographique mondiale, tout en contribuant à renforcer l’industrie cinématographique égyptienne et régionale.

 

 

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