La chaîne qatarie Al Jazeera a rapporté que ses bureaux à Ramallah, en Cisjordanie occupée, ont été perquisitionnés par des forces israéliennes, qui ont ordonné une fermeture de 45 jours.
L’opération, effectuée ce dimanche, a été retransmise en direct. Un soldat israélien a informé Walid al-Omari, chef du bureau, qu’une décision de justice avait été rendue à cet effet et a demandé à l’équipe de quitter immédiatement les lieux.
Les militaires, qui étaient masqués et lourdement armés, n’ont pas précisé les raisons de cette fermeture, mais al-Omari a indiqué que la chaîne était accusée d’« incitation et soutien au terrorisme ». L’armée israélienne n’a pas encore réagi à ces allégations.
Cette intervention fait suite à une série d’actions du gouvernement israélien contre Al Jazeera, dont la révocation des cartes de presse de plusieurs de ses journalistes, annoncée le 12 septembre. Ces mesures ont été prises après l’interdiction de la diffusion de la chaîne en Israël, en mai, suite à l’adoption d’une loi par le parlement israélien visant les médias étrangers jugés nuisibles à la sécurité nationale.
Jusqu’à présent, les opérations de la chaîne en Cisjordanie et à Gaza n’avaient pas été affectées. Cependant, des accusations ont été portées par l’armée d’occupation israélienne, qualifiant les journalistes qataris présents dans la région d’« agents terroristes » liés au Hamas ou au Jihad islamique. Al Jazeera a rejeté ces accusations, affirmant qu’Israël vise délibérément ses reporters.
La fermeture de ses bureaux à Ramallah a été qualifiée de « non surprenante » par la correspondante d’Al Jazeera, Nida Ibrahim, qui a noté que des responsables israéliens avaient déjà évoqué cette possibilité. Le service de presse du Hamas à Gaza a dénoncé cette opération, la considérant comme une grave violation de la liberté de la presse.
La fermeture pourrait être renouvelable, comme cela a été le cas pour d’autres mesures précédemment prises contre Al Jazeera. Le tribunal de Tel Aviv a prolongé l’interdiction de la chaîne en Israël pour la quatrième fois le 11 septembre, laissant présager que le sort du bureau de Ramallah pourrait être similaire dans les semaines à venir.