L’hôpital psychiatrique Razi de Manouba vient de franchir un pas judiciaire : l’établissement a déposé une plainte pénale contre plusieurs utilisateurs des réseaux sociaux pour diffamation et calomnie, rapporte l’agence Tap.
La question qui se pose désormais est l’éventuel recours au controversé décret-loi 54, un texte qui a déjà conduit à l’emprisonnement de nombreux journalistes, avocats et internautes en Tunisie.
« Des accusations infondées ont été diffusées sur Facebook et TikTok, portant atteinte à la réputation de l’établissement et démoralisant le personnel soignant », explique Kamel Ben Rahal, secrétaire général du syndicat de l’hôpital.
Une situation d’autant plus délicate que l’établissement fait face à une importante pénurie de personnel : seulement 240 infirmiers et aides-soignants pour gérer quotidiennement 325 patients. Malgré ces contraintes, l’hôpital a réalisé en 2024 un total de 149 000 consultations externes et pris en charge 6 745 patients, précise la même source.
Pour rappel, le décret-loi 54 prévoit de lourdes sanctions : jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 50 000 dinars d’amende pour la diffusion de « fausses nouvelles » ou d’informations portant atteinte à la réputation d’autrui sur les réseaux sociaux. Des peines qui sont doublées lorsque la victime est un agent public.