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Liban : la stratégie du chaos orchestré

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Dans le théâtre macabre du Proche-Orient, la tragédie se joue désormais sur deux fronts. D’un côté, Gaza, transformée en champ de ruines où chaque jour apporte son lot de victimes – hier encore, 42 morts sous les bombes israéliennes. De l’autre, le Liban, où le fragile cessez-le-feu avec le Hezbollah vacille déjà sous les accusations de violations par Israël.

Le parallèle entre ces deux territoires est aussi frappant que révélateur. À Gaza, la stratégie israélienne semble claire : une guerre d’usure totale où la population civile paie le prix fort. Les chiffres donnent le vertige : plus de 44 000 morts, plus de 100 000 blessés. Derrière ces statistiques glaçantes se cache une réalité encore plus sombre : celle d’une population de deux millions d’âmes acculée au bord du gouffre, où la famine, selon l’ONU, n’est plus une menace mais une imminence.

Au Liban, le scénario se dessine différemment, mais avec la même logique implacable. L’accord de cessez-le-feu, parrainé par Washington et Paris, apparaît comme un exercice de diplomatie de façade. Comment croire à la sincérité d’un engagement de paix quand les habitants du Sud-Liban restent interdits d’accès à leurs propres foyers ?

Les propos de Gideon Levy, voix dissidente du quotidien Haaretz, résonnent comme une terrible confirmation : là où le Liban peut espérer une désescalade, Gaza reste condamnée à une guerre sans fin. « Pas d’évacuation prévue », nous dit-il. En d’autres termes : pas de sortie de crise envisagée.

Cette distinction dans le traitement des deux fronts révèle une stratégie géopolitique calculée. Au Liban, la présence du Hezbollah, soutenu par l’Iran, force à une certaine retenue. À Gaza, isolée et assiégée, la main militaire peut s’abattre sans contrainte, transformant l’enclave en laboratoire d’une politique de terre brûlée.

Pendant ce temps, la communauté internationale se contente de comptabiliser les morts et de lancer des avertissements sur la catastrophe humanitaire en cours. Une passivité qui pose question : jusqu’où laissera-t-on la situation se détériorer avant d’imposer une paix véritable, qui ne soit pas qu’un simple répit entre deux massacres ?

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