Depuis la récente décision des autorités libyennes de vouloir rétablir la police des mœurs et de rendre le port du hijab obligatoire pour les femmes, des réactions diverses et parfois vives se font entendre même en Tunisie.
Cette mesure envisagée selon les récentes déclarations du ministre libyen de l’Intérieur marque un retour à des normes religieuses strictes en Libye et soulève des questionnements quant à son impact potentiel sur la société et suscite des inquiétudes dans un pays marqué par des années de débat sur la laïcité et la place de la religion dans l’espace public.
En effet, Imad Trabelsi, ministre libyen de l’Intérieur, avait tenu une conférence de presse durant laquelle il a abordé cette question. Et à lui d’annoncer le retour de ce qu’il appelle la « police des mœurs ».
En Libye, le retour de la police des mœurs et l’imposition du hijab s’inscrivent dans une tentative des autorités de réguler les comportements et de consolider un ordre social conforme à une interprétation stricte des valeurs religieuses.
Ces décisions font écho à des pratiques déjà observées par le passé dans d’autres pays de la région et soulèvent des interrogations sur les libertés individuelles des femmes en Libye, ainsi que sur la nature de l’État et la place de la religion dans ses institutions.
En Tunisie, cette actualité libyenne a suscité des inquiétudes, notamment parmi les défenseurs des droits de l’homme et les organisations féministes. Pour de nombreux observateurs, la décision libyenne peut alimenter une influence religieuse accrue dans une région où les questions identitaires sont déjà sensibles.
Bien que ce scénario reste peu probable, certains redoutent une « contagion idéologique » qui pourrait renforcer les mouvements conservateurs en Tunisie d’autant plus que sur les réseaux sociaux, de nombreuses voix ont appelé à des telles décisions dans notre pays.