Nouveau revers pour Isabel dos Santos. Le gouvernement britannique a annoncé des sanctions à l’encontre de la femme d’affaires et fille de l’ancien président angolais José Eduardo dos Santos, accusée d’avoir « volé les richesses de [son] pays pour [son] profit personnel ». Ces mesures, qui consistent en un gel de ses avoirs et une interdiction de voyager au Royaume-Uni, visent aussi deux de ses proches, son amie et associée Paula Cristina Fidalgo Carvalho das Neves Oliveira et son collaborateur Sarju Raikundalia.
« Richesses illicites cachées au Royaume-Uni »
Le ministère des Affaires Étrangères souligne avoir voulu « cibler à la fois les auteurs d’actes graves de corruption et leurs complices, en particulier là où des richesses illicites sont cachées au Royaume-Uni », afin de faire du pays « un environnement plus hostile aux acteurs corrompus ».
Dans le détail, il est reproché à Isabel dos Santos d’avoir procédé à un double détournement de fonds publics, de plus de 50 millions de livres (environ 63 millions de dollars) lorsqu’elle était à la tête de la société nationale de pétrole Sonangol et de plus de 300 millions de livres (440 millions de dollars) lorsqu’elle pilotait le premier opérateur télécom du pays, Unitel.
Ces sanctions interviennent après un autre revers récent au Royaume-Uni, celui-ci sur le plan juridique. Fin septembre, Isabel dos Santos a en effet perdu un appel visant à annuler un ordre de gel de 580 millions de livres de ses actifs dans le cadre d’un procès intenté par Unitel devant la Haute Cour de Londres.
Exil à Dubaï
Sacrée première Africaine milliardaire par Forbes en 2013, la femme d’affaires angolaise, très puissante durant la présidence de son père, est en difficultés depuis l’arrivée au pouvoir en 2017 du successeur de José Eduardo dos Santos, Joāo Lourenço.
Les autorités angolaises, suivies par leurs homologues au Portugal, ont décrété à la fin de 2019 un gel des avoirs de la femme d’affaires, qui fait, en parallèle, face à de multiples procédures judiciaires au Portugal, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et aux Îles Vierges Britanniques, entre autres.
Depuis la fin de 2022, Isabel dos Santos est aussi sous le coup d’un mandat d’arrêt de l’Organisation internationale de police criminelle, Interpol, ce qui explique son exil à Dubaï, où elle est réfugiée depuis 2017. Depuis le début de ses ennuis, elle nie toute action répréhensible, déplorant un réglement de compte politique.
(Avec AFP)
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