Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel Maïga

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Le Premier ministre de transition du Mali, Choguel Maïga, à Bamako le 2 février 2022. © Nacer Talel / Anadolu via AFP

Le Premier ministre de transition du Mali, Choguel Maïga, à Bamako le 2 février 2022. © Nacer Talel / Anadolu via AFP

Publié le 18 novembre 2024

Lecture : 2 minutes.

Le Collectif pour la défense des militaires (CDM), fervent soutien de la junte d’Assimi Goïta, réclame la démission sous soixante-douze heures du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga après les critiques de celui-ci contre les généraux au pouvoir. « Le CDM condamne avec la dernière rigueur les propos du Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga et exige sa démission pour haute trahison », explique le communiqué de cette organisation dont les exigences ont souvent été satisfaites par le passé.

« Mettre fin à cette cabale »

« Le Dr Choguel Kokalla Maïga a trahi sa mission et s’inscrit désormais dans une logique de délation des autorités de la transition », dit le collectif. Fait rare, la télévision d’État – qui est sous le strict contrôle de la junte – a fait état de communiqués de plusieurs organisations condamnant les propos du Premier ministre et demandant aux autorités de « prendre toutes les mesures idoines pour mettre fin à cette cabale ».

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Nommé par les militaires en 2021 à la suite d’un second coup d’État en un an, Choguel Maïga a publiquement critiqué la junte le 16 novembre, à l’occasion des commémorations de la reprise de Kidal, en novembre 2023. En tenue militaire, le Premier ministre – qui est un civil – a déploré être tenu à l’écart de la prise de décision quant à la durée de la transition.

Tout en saluant l’action des Forces armées maliennes (FAMa) sur le front ainsi que la « libération de Kidal » en 2023, Choguel Maïga a enchaîné les coups contre la junte. Il a notamment souligné « l’impérieux besoin de clarification politique au Mali [et d’une] réorientation de la transition ». Il a évoqué « le spectre de la confusion et de l’amalgame » qui planerait, selon lui, sur la période actuelle et dénoncé avec vigueur la décision « unilatérale, sans débat au sein du gouvernement » de reporter la fin de la transition, initialement fixée au 26 mars 2024.

« Peut-on imaginer ça ? J’ai appris dans les médias que la transition était reportée alors que j’avais moi-même signé les décrets [concernant sa date de fin] », s’est-il emporté.

La junte a manqué à l’engagement qu’elle avait pris initialement sous la pression internationale de rendre le pouvoir à des civils élus en mars 2024. Aucune nouvelle échéance n’est fixée.


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Le Premier ministre passe pour être isolé, avec une capacité d’action limitée vis-à-vis des militaires. Des spéculations ont cours depuis des mois sur son éviction, comme quand il avait endossé en juin le contenu d’un texte ouvertement critique envers la junte.

(Avec AFP)


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