Le juge d’instruction du tribunal de première instance de Tunis a ordonné l’incarcération de l’homme d’affaires Youssef Mimouni, soupçonné d’avoir tiré parti des avantages liés à son activité professionnelle et sociale.
Dans le cadre de cette affaire, le juge d’instruction du pôle judiciaire financier avait déjà émis des mandats de dépôt contre Youssef Mimouni, un de ses proches, ainsi que des cadres d’une banque publique, dont un ancien directeur général, pour des soupçons d’octroi de prêts bancaires en contournant les réglementations en vigueur.
Il a également été décidé de traduire l’accusé devant la chambre correctionnelle spécialisée dans les affaires de corruption financière au tribunal de première instance de Tunis pour répondre à des accusations relatives à des infractions douanières et bancaires.
Cette affaire serait connectée à l’affaire qui secoue la BH Bank depuis plusieurs jours. En effet, le juge d’instruction du pôle judiciaire économique et financier a émis le 23 octobre dernier, des mandats d’arrêt visant notamment un homme d’affaires (Youssef Mimouni), son fils, ainsi que l’ancien directeur général de la banque suite à des soupçons de blanchiment d’argent impliquant un réseau complexe composé de l’homme d’affaires en question, d’employés de la BH Bank et d’autres parties, totalisant 55 personnes.
L’enquête, menée par la brigade centrale de la Garde nationale d’El Aouina, a révélé un système élaboré de détournement de fonds publics. Les investigations ont mis en lumière des connexions troublantes entre l’homme d’affaires et divers acteurs du système judiciaire et administratif, notamment des avocats, des experts judiciaires, des agents de sécurité, des fonctionnaires des douanes et même des magistrats.
Les charges retenues sont particulièrement graves : blanchiment d’argent en bande organisée, abus de fonction, corruption active et passive, ainsi que falsification et usage de faux documents.