Publié le 9 octobre 2024
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Le Maroc a renvoyé aux pays européens la responsabilité dans les difficultés de rapatriement de migrants clandestins marocains, se disant prêt à les reprendre et critiquant ceux qui « font de l’immigration un fonds de commerce politicien ».
Ces déclarations surviennent alors qu’un débat a ressurgi en France sur la question des expulsions de migrants en situation irrégulière, après l’arrestation en septembre d’un Marocain suspecté du meurtre d’une étudiante et qui était sous obligation de quitter le territoire (OQTF).
Rabat « n’a pas à recevoir de leçons »
Le Maroc est accusé d’avoir tardé à délivrer le laissez-passer permettant son renvoi. « Le Maroc est prêt à rapatrier tout migrant irrégulier dont il est attesté qu’il est Marocain et est parti depuis le territoire marocain », a affirmé le ministre des Affaires étrangères marocain, Nasser Bourita, lors d’une conférence de presse à Rabat, avec le chef du gouvernement régional espagnol des Canaries, Fernando Clavijo.
« Le Maroc est prêt, mais est-ce que l’autre partie est capable de le faire ? » s’est-il interrogé estimant que Rabat n’avait « pas à recevoir de leçons » en matière de lutte contre l’immigration clandestine.
Arrêté en Suisse, le principal suspect du meurtre de Philippine, une étudiante de 19 ans retrouvée enterrée dans un bois à Paris, est un Marocain de 22 ans déjà condamné en 2021 pour viol.
Selon des sources judiciaires, les autorités marocaines n’ont pas répondu à de multiples demandes de la France pour valider le laissez-passer consulaire. Le Maroc argue que la demande n’avait pas été émise par le bon service en France.
« Fond de commerce politicien »
« Si ces migrants ne reviennent pas, c’est en raison d’obstacles de l’autre partie », a-t-il insisté, appelant à trouver « des solutions aux lacunes dans les lois et procédures qui créent un appel d’air pour les migrants ».
« Il y a eu des directives claires pour les autorités marocaines afin de travailler avec la France et l’Espagne pour rapatrier les mineurs non-accompagnés », a encore indiqué le chef de la diplomatie marocaine, estimant que « les obstacles n’ont pas émané du Maroc mais des procédures de ces pays ». Il a également critiqué ceux qui, en Europe, « font de l’immigration un fond de commerce politicien ».
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Le ministre français de l’Intérieur a dit début octobre souhaiter l’allongement de la durée maximale de rétention des migrants en situation irrégulière et conditionner la « politique de visas à la délivrance des laissez-passer » consulaires. Estimant être « trop généreux, sans être payé de retour », Bruno Retailleau a indiqué qu’en 2023, la France a délivré au Maroc 238 750 visas, mais n’a obtenu « que 725 laissez-passer ».
(Avec AFP)