Hanan Gaddas, porte-parole officielle du Pôle judiciaire antiterroriste, a confirmé l’ouverture d’une enquête contre l’ancien président provisoire Moncef Marzouki, en réponse aux constatations de l’unité chargée des enquêtes sur les crimes terroristes.
Une enquête judiciaire a été ouverte contre l’ancien président de la République, Moncef Marzouki, suite à des observations faites par l’unité spécialisée dans la lutte contre les crimes terroristes. Selon ces observations, Marzouki aurait organisé une conférence de presse dans un pays étranger, au cours de laquelle il aurait critiqué les institutions de l’État et plusieurs magistrats en exercice. Ces derniers auraient été diffamés et faussement accusés d’actions portant atteinte à leur réputation et à leur statut, d’après Hanen Gaddes, porte-parole officiel du Pôle Judiciaire de Lutte contre le Terrorisme, qui s’est exprimée, aujourd’hui 6 mai, sur les ondes de Mosaique FM.
Parmi les magistrats visés figurent plusieurs juges du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, y compris des procureurs et des juges d’instruction bénéficiant de la protection de la loi anti-terroriste.
Mme Gaddes a également affirmé que Marzouki a divulgué publiquement les noms et les caractéristiques de ces magistrats, mettant ainsi leur vie en danger en raison de leur spécialisation. Cette action constitue un crime au regard des articles 71 et 78 de la Loi Anti-Terroriste.
Une enquête préliminaire a été lancée et les organisateurs de la conférence, diffusée sur les réseaux sociaux et qualifiée d' »activité criminelle », font désormais l’objet d’une enquête.
Le porte-parole a ajouté que les autorisations judiciaires nécessaires ont été obtenues pour les avocats concernés et qu’un juge d’instruction, initialement non inclus dans la liste des personnes sous enquête, a été désigné. Des demandes d’émission de mandats judiciaires nécessaires ont également été formulées.
Il est à noter que Marzouki est impliqué dans plusieurs affaires en cours devant la justice, la plus récente étant une affaire d’incitation suite à sa participation à une émission de télévision en avril dernier.