Sofia Ben Akla, magistrate et épouse du prisonnier politique Ghazi Chaouachi, ainsi que Ridha Belhaj, membre du Front de salut national également détenu dans le cadre de l’affaire de « complot contre la sûreté de l’État », ont déposé une plainte hier, lundi 23 septembre 2024, contre Riadh Jrad, chroniqueur sur la chaîne Attessia TV.
Les deux plaintes déposées par Sofia Ben Akla et Ridha Belhaj concernent des faits de « diffamation par la diffusion d’accusations mensongères sur les réseaux sociaux » et « l’attribution d’actes illégaux à un fonctionnaire public dans l’exercice de ses fonctions ».
Ce qu’il faut savoir c’est que Ridha Belhaj, ancien chef de cabinet du défunt président de la République, Beji Caïed Essebsi, est également l’époux de Naïma Ben Akla, juge administrative et sœur de Sofia Ben Akla, l’épouse de Ghazi Chaouachi.
Quant à Riadh Jrad, il est poursuivi pour diffamation pour avoir régulièrement cité les deux magistrats dans ses publications sur les réseaux sociaux, dont le plus récent post remonte au 14 septembre 2024. Dans celui-ci, il accuse Naïma Ben Akla d’avoir obtenu une nomination au Conseil supérieur de la magistrature (CSM) grâce à l’appui de son époux Ridha Belhaj.
Sauf que Naïma Ben Akla a été nommée au CSM en 2018 en tant que plus ancienne présidente de chambre d’appel près le tribunal administratif, alors que Ridha Belhaj avait déjà quitté son poste deux ans auparavant.
Les propos de Riadh Jrad surviennent à la suite de décisions prises par l’assemblée plénière juridictionnelle du tribunal administratif, en faveur de trois candidats à la présidentielle qui avaient été exclus par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE).
Selon Jrad, ces décisions auraient été influencées par des liens entre les magistrats et les partis politiques de l’opposition, insinuant ainsi un manque d’impartialité dans le jugement rendu par les 27 juges composant l’assemblée plénière.