Tunis et Tripoli reprennent le contrôle, les ONG dans le viseur

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Du point de vue du gouvernement italien, les départs de migrants depuis les côtes tunisiennes et libyennes ont nettement reculé de 60% ces derniers mois, grâce au renforcement de la coopération avec Rome. Mais l’activisme persistant des ONG en mer reste un sujet de vive préoccupation pour les autorités.  

De Tunis à Tripoli, les autorités ont en effet multiplié les efforts pour tarir les flux d’immigration clandestine vers l’Europe, rapportent les médias italiens. Une pression diplomatique et opérationnelle soutenue de l’Italie a permis d’aboutir à une série d’accords visant à mieux contrôler les départs.

En Libye, la marine italienne a ainsi renforcé les capacités des garde-côtes en leur livrant trois nouvelles vedettes de patrouille. Résultat selon Rome, 3619 migrants ont déjà été interceptés au large des côtes libyennes cette année. De nouveaux investissements dans le cadre du plan Mattei devraient encore renforcer ce partenariat.

La Tunisie n’est pas en reste du point de vue italien. Aidée par des véhicules donnés par Rome, la gendarmerie a intensifié ses raids contre les passeurs et trafiquants. Surtout, les deux pays sont sur le point de finaliser la définition d’une zone de recherche et de sauvetage (SAR) tunisienne en Méditerranée.  

« Cela permettra aux navires tunisiens d’intervenir pour secourir et ramener les migrants vers un port sûr en Tunisie », a souligné la Première ministre italienne Giorgia Meloni. Une avancée majeure pour mieux gérer les flux migratoires selon Rome.

Déjà, ces efforts conjugués ont permis de réduire de 60% les arrivées illégales en Italie, passant de 51 731 à 21 634 débarquements depuis janvier 2023 d’après les chiffres du gouvernement. Un résultat que Rome attribue aux « relations de collaboration renforcées » avec ces pays clés de départ.

Mais le rôle des ONG de la mer reste controversé du point de vue italien. Leurs navires ont débarqué 18,4% des migrants arrivés en Italie, une part en forte hausse par rapport à 2022 selon les autorités. Face aux côtes libyennes, ils sont même parvenus à embarquer un tiers des personnes en partance.

Une activité jugée « problématique » par Rome, qui y voit un appel d’air favorisant les départs. Les ONG assurent elles venir en aide à des personnes en détresse, conformément au droit maritime international.  

Ce vieux bras de fer avec les ONG autour des sauvetages en mer pourrait s’intensifier du point de vue du gouvernement italien si les flux migratoires repartaient à la hausse avec l’arrivée des beaux jours estivaux. L’effet dissuasif du nouveau hotspot de transit en Albanie devra alors faire ses preuves face à un défi migratoire qui reste majeur en Méditerranée selon Rome.

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