Tunis, que reste-t-il de ton Quartier Franc ?

Dans le vaste quadrilatère limité par la rue de la Kasbah, la rue de la Verrerie, la rue des Glacières et les abords de la Hafsia, le premier quartier européen intra muros est en état d’affaissement.

Ce qui fut depuis le milieu du dix-septième siècle le Quartier Franc de Tunis a quasiment perdu la mémoire. C’est là que négociants et diplomates européens côtoyaient juifs livournais et migrants maltais.

C’est là, entre la rue Zarkoun et la rue de l’Ancienne Douane, que le premier théâtre de Tunis avait ouvert ses portes non loin des hôtels consulaires et des synagogues livournaises.

Aujourd’hui, la plupart des édifices de ce quartier sont en ruines alors que certains se sont déjà effondrés. Pourtant, l’importance patrimoniale de cet ensemble ne fait aucun doute mais ne semble pas mobiliser les énergies.

Ces photographies prises tôt ce matin soulignent la complexité de la situation, la précarité des édifices et la rareté des interventions.

Ce quartier, élément essentiel de notre mémoire européenne, ne mériterait-il pas d’être préservé ne serait-ce qu’en partie ? Faudra-t-il se résigner à le voir englouti dans un projet immobilier d’envergure qui, à l’instar de la hara, en effacerait toute trace ?