Bienvenue à Ras el am, le Nouvel an hégirien. Premier mois du calendrier, Moharrem fait son entrée vingt jours après Aid el Idha et marque le début de la nouvelle année.
Plusieurs coutumes sont liées à cette importante célébration. Elles sont pour l’essentiel culinaires et riches en symboles.
Ras el am est le premier jour de l’année lunaire. D’après le calendrier hégirien, c’est le premier jour du mois de Moharrem, premier mois de l’année.
Le calendrier hégirien commence à partir de la date de l’émigration (hégire) du Prophète à Médine, le 16 juillet 622. Ce calendrier accueillera donc l’année 1446 ce samedi après le coucher du soleil.
Il existe plusieurs coutumes liées à Ras el am. On consomme par exemple un potage léger pour que l’année passe facilement. On déguste des gâteaux et friandises pour que l’année soit douce. Pour que l’année qui arrive ne soit pas brûlante, on s’abstiendra ce jour précis de consommer de l’ harissa et des condiments piquants.
Selon les familles et les régions, on mangera aussi de la mloukhia et du couscous qui est le plat rituel lié à cette fête.
En ce qui concerne la mloukhia, sa couleur verte est considérée de bon augure. Par superstition, on ne mettra pas d’ail dans ce plat car il est censé faire pleurer.
La mloukhia est un plat à base de feuilles de corète pilées et tamisées finement. On le prépare avec de la viande de boeuf et on laisse mijoter à feu très doux pendant toute la nuit.
C’est toutefois le couscous qui est le plat principal pour cette célébration. C’est un couscous aux fèves et au qadid. Les fèves sont un gage de prospérité. On ajoute parfois aux fèves des oeufs durs.
Pour le qadid, il s’agit de lanières de viande salée, épicée et séchée. Cette viande provient du mouton qui a été sacrifié vingt jours avant pour Aid el Idha.
Ce qui est remarquable pour ce couscous de Ras el am, c’est le fait que, selon nos traditions, il doit être préparé avec des produits de l’année précédente.
En effet, les graines de couscous doivent provenir de deux provisions différentes. C’est aussi le cas pour les fèves sèches et bouillies qui doivent provenir de stocks successifs. Même le qadid est censé provenir de deux aids qui se sont succédés.
Ce rituel est une manière symbolique pour les familles de souligner la prospérité et donc l’absence de rupture des stocks alimentaires.
Toutefois, de nos jours, le couscous de Ras el am ne répond plus absolument à ces exigences car la vie moderne a profondément changé les coutumes. Et, il est devenu rare, surtout en milieu urbain, de constituer des provisions annuelles, ces « oula » de la tradition.
Bonne année 1446 à toutes et à tous! Que votre année soit verte et abondante !