C8 aura-t-elle une seconde chance ? La chaîne de Vincent Bolloré, qui s’est vue perdre le renouvellement de sa fréquence TNT pour 2025, s’oppose « fermement » à cette décision et annonce saisir la justice. Dans un communiqué, Canal+, propriétaire de C8, indique saisir le Conseil d’État en référé-suspension. En juillet dernier, la liste de la réattribution des quinze fréquences TNT a été dévoilée par le régulateur de l’audiovisuel, sans C8 et NRJ12. Ces deux chaînes seront remplacées de petites nouvelles issues de la presse : Ouest-France TV et RéelsTV.
Les chaînes toujours en lice n’obtiendront leur autorisation d’émettre qu’après avoir signé de nouvelles conventions avec le régulateur, d’ici à la fin de l’année. Mais C8 a préféré prendre les devants, considérant que sa situation « est particulière au regard des enjeux économiques, sociaux et concurrentiels engendrés par cette décision pour une chaîne de télévision existante et installée dans le paysage audiovisuel depuis près de vingt ans ».
À LIRE AUSSI Cyril Hanouna annonce porter plainte contre l’Arcom pour « harcèlement » Selon le propriétaire de la chaîne, « la décision de l’Arcom de non-présélection de C8 fait bien grief à la chaîne et présente un caractère irréversible en excluant C8 de la phase de négociations des conventions avec l’Arcom devant aboutir à l’attribution des autorisations ».
Des « injustices profondes »
Selon le groupe, en perdant sa fréquence TNT, C8 subit des « injustices profondes ». Il estime que, par cette décision, l’Arcom a surtout « entendu sanctionner la chaîne en raison de ses “manquements” liés à l’émission Touche pas à mon poste ». « L’Autorité a déjà lourdement sanctionné C8 pour ce motif et rien ne l’autorisait à la réprimer à nouveau, dans le cadre entièrement différent du processus d’attribution des fréquences, a fortiori au travers d’une décision aussi disproportionnée qu’une éviction pure et simple des écrans », regrette le propriétaire de C8.
C8 est la chaîne la plus sanctionnée du PAF, avec 7,6 millions d’euros d’amende en raison des dérapages de son animateur vedette, Cyril Hanouna, dans Touche pas à mon poste. En raison de ces multiples sanctions, la chaîne s’était engagée à diffuser l’émission en différé. « Il ne serait pas acceptable que C8 ne puisse pas demander au Conseil d’État d’empêcher une atteinte aussi massive et disproportionnée à l’existence même de l’entreprise », qui compte 300 collaborateurs, fait aussi valoir le groupe.
NRJ12, aux audiences faibles et programmant essentiellement des rediffusions, a également annoncé mercredi qu’elle saisissait « le Conseil d’État en référé et au fond pour obtenir respectivement la suspension puis l’annulation de la mesure de présélection de l’Arcom ».