Comment l’immobilier plombe le patrimoine économique national

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C’est une première depuis huit ans. La Banque de France a publié, mercredi 11 décembre, un nouveau bulletin qui analyse le patrimoine économique national en 2023. L’année dernière, il s’est élevé à 18 674 milliards d’euros (environ six fois la dette publique, qui s’envole), estime l’étude, en recul de 4,2 % par rapport à 2022. En 2022, il avait augmenté de 5,7 % – et de 4,8 %, en moyenne, entre 2014 et 2022.

« Ceci est principalement dû à la baisse du prix des biens immobiliers (- 3,9 % selon l’indice Insee‑Notaire), comprenant à la fois les constructions et les terrains sous‑jacents », explique la Banque de France. Le prix des terrains a en effet baissé de manière plus prégnante, comparé à la hausse du prix des bâtiments.

À LIRE AUSSI Et si on supprimait… les architectes des Bâtiments de France ? Le patrimoine est, de surcroît, particulièrement influencé par la valeur des biens immobiliers. D’autant plus pour les ménages, qui possèdent une grande partie des logements. « De 2016 à 2021, les terrains bâtis étaient le premier facteur de croissance du patrimoine total », est-il précisé. Outre ce recul dans l’immobilier, l’année 2023 a vu les actifs et passifs financiers nationaux rebondir respectivement de 5,9 % et 6 %, après une baisse en 2022.

L’État et les entreprises moins bien lotis

Cette hausse « est imputable pour une large part à la progression de la valeur des actions et parts de fonds d’investissement sous l’effet de la reprise notable des cours boursiers ». Dans le détail, le patrimoine se compose donc en écrasante majorité des biens immobiliers, en légère décrue (- 0,9 %), qui s’établissent fin 2023 à une valeur de 14 567 milliards d’euros, soit environ 8,8 fois le revenu disponible net des ménages.

À LIRE AUSSI Immobilier : une place au soleil… en évitant les pièges Néanmoins, les ménages s’en sortent mieux que les entreprises et l’administration publique. Le patrimoine des sociétés non financières a perdu, lui, 10 %, pour s’établir à 3 297 milliards d’euros. En cause, la forte baisse des prix des terrains et la dégradation de la situation financière des sociétés montée de leur passif financier. Le patrimoine des sociétés financières (par nature très limité, souligne l’étude) a diminué pour atteindre les 25 milliards d’euros. Enfin, le patrimoine net des administrations publiques a connu une décrue de 27,5 % après une forte hausse en 2022, pour arriver à 786 milliards d’euros.


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« Cette réduction résulte à la fois d’une baisse des actifs non financiers et d’une hausse du passif », souligne l’étude, qui ajoute : « Les ménages détiennent les trois quarts du patrimoine national. Pour les ménages qui sont détenteurs nets d’actifs financiers, la baisse de l’immobilier a été en partie compensée par le rebond de leur patrimoine financier. »

Au niveau mondial, le patrimoine financier net s’est replié à 410 milliards d’euros en 2023, après 324 millions d’euros de perte en 2022. La France n’est-elle donc pas plus à plaindre que le reste du monde, et ce, alors que ses habitants sont dans le top 10 mondial des plus riches ?


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