Cristal, l’autre pastis de Marseille

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Elle est loin d’avoir la force de frappe d’un Pernod Ricard, mais la société Cristal Limiñana n’en est pas moins une référence. Depuis 1962, cette petite entreprise familiale, composée de seulement huit personnes, produit en plein Marseille de l’anisette et du pastis. La première, simplement constituée d’anis distillé, a été créée en 1884 par Manuel Limiñana, parti d’Alicante à 12 ans pour Alger afin d’échapper à la crise économique et rejoindre un cousin qui y tenait un bar.

Le succès du Cristal Anis – embouteillé aujourd’hui encore dans son flacon hexagonal très reconnaissable – est immédiat auprès de la communauté espagnole, trop heureuse de retrouver le goût du pays, celui de la paloma, l’anisé de la Costa Blanca. En 1962, les Limiñana rejoignent Marseille, où ils acquièrent une distillerie de rhum et y installent leur production.

Le pastis fait son apparition : « Celui de Marseille », précise Maristella Vasserot, arrière-petite-fille du fondateur, désormais à la tête de l’entreprise. Une recette qui doit ajouter à l’anis distillé une dose minimale de réglisse et une dose maximale de caramel. Baptisé Un Marseillais, le pastis de Cristal Limiñana est devenu le produit phare de la marque, devant l’anisette.

Gamme kasher

Inventive malgré sa modeste taille, l’entreprise a créé deux autres types de pastis : le Phocéa, parfumé par des plantes de la garrigue environnante, et le Massilia, qui, adouci par la vanille et la cannelle, attire les touristes étrangers. Cristal Limiñana propose aussi à la vente le rhum historique de la distillerie qu’elle a reprise, ainsi que des liqueurs de thym, de menthe et, prochainement, de vanille. Avec sa gamme Sereno, des anisés sans alcool, sans sucre, sans édulcorant ni conservateur, la société a également su s’adapter aux nouvelles tendances de consommation.


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L’entreprise, qui produit 600 000 bouteilles par an, exporte 20 % de son chiffre d’affaires, principalement en Italie, Espagne, Allemagne, Nouvelle-Calédonie et Arménie. « Je suis en pourparlers aux États-Unis pour vendre la gamme kasher que mon grand-père avait créée », ajoute Maristella Vasserot, qui s’apprête à répondre à l’appel à manifestation d’intérêt lancé par la municipalité en faveur du Made in Marseille, dont elle attend « plus de visibilité et de pédagogie pour le consommateur ».

Pour l’heure, elle prépare, pour les 140 ans de la société, la sortie d’une bouteille collector de Cristal Anis. Son conseil pour la déguster : un volume d’anisette pour 3 à 5 volumes d’eau. « Mais il n’y a pas vraiment de règle : ce qui compte, c’est le partage. »


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