« La beauté sauvera le bureau … et fera revenir les salariés ! »

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Et si le beau avait le pouvoir de faire revenir les salariés au bureau ? Alors que de plus en plus d’entreprises opèrent un rééquilibrage entre temps de présence et télétravail, le onzième baromètre Paris Workplace Ifop-Société foncière lyonnaise (SFL) mené auprès de 1 300 salariés franciliens aborde la question sous un angle inédit : la qualité esthétique des espaces de travail comme facteur d’attractivité. Interview avec Frédéric Dabi, directeur général Opinions de l’Ifop.

Le Point : Les salariés sont de retour au bureau. Faut-il y voir la fin imminente du télétravail ?

Frédéric Dabi : Il y a plusieurs années déjà que l’appétence pour le télétravail décline ! Mais il est vrai qu’il atteint, en 2024, son score le plus bas depuis le Covid (1,5 jour par semaine, contre 1,7 en 2023, 1,6 en 2022 et 2,3 en 2021). La note du bien-être au travail n’a, quant à elle, jamais été aussi élevée (7,1 sur 10) et montre une augmentation constante depuis septembre 2020 (6,5 sur 10). Tout cela ne tient pas du hasard ! Les baromètres Paris Workplace précédents témoignaient déjà d’une corrélation entre télétravail et bien-être des salariés, lequel tend à baisser au-delà de trois jours passés loin de l’entreprise.

Comment l’expliquez-vous ?

Le télétravail est apparu, sur le papier, comme une option formidable, parce qu’on oubliait que le salarié était un être social, qui avait besoin d’échanges informels, d’une certaine qualité de l’information aussi, et que l’on n’a pas anticipé le grand isolement, voire le stress, qu’il pouvait générer. Le télétravail est, comme je l’ai qualifié dès le départ, un « poison délicieux »

Les entreprises ne sont pas non plus étrangères à ce retour des salariés…

Elles travaillent, en effet, à les faire revenir, en portant une attention accrue à leur bien-être : 38 % des salariés indiquent ainsi que leur entreprise a réaménagé leurs bureaux depuis la fin du Covid, et ils sont 87 % à estimer qu’il est « important » qu’elle accepte d’investir dans la décoration de ces derniers. Et cela fonctionne : pour la première fois depuis 2018, 53 % des salariés déclarent considérer leur entreprise comme un « lieu de vie » dans lequel ils apprécient de passer du temps, plutôt qu’un simple « lieu de travail » dans lequel ils ne souhaitent pas s’attarder. Bien sûr, la question de l’isolement couplée à l’exiguïté de certains logements joue sa part, mais l’environnement aussi. Comme l’écrivait Dostoïevski (« La beauté sauvera le monde »), je dirais : la beauté sauvera le bureau… et fera revenir les salariés en présentiel !


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Et quels sont les goûts des salariés en la matière ?

Ils s’inscrivent à rebours de l’esthétique de la neutralité, impersonnelle, qui a longtemps parlé à tous. Et plébiscitent plutôt les partis pris. Mais attention, celui de la start-up, avec ses hamacs, ses baby-foot n’a plus la cote ! Il avait un côté fake et créait une forme de dissonance entre son aspect régressif, presque enfantin, et le travail, qui reste quelque chose de difficile. Les salariés lui préfèrent, à 43 %, l’esthétique lounge d’hôtel, synonyme de performance, de créativité et de bien-être.


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