Dans cette période de défis et d’incertitudes croissantes, l’Académie des technologies souligne la nécessité de maintenir des conditions favorables à la transition écologique et énergétique, à l’innovation, au renouveau industriel et à la souveraineté européenne au service de tous. Elle appelle à un vote éclairé et raisonné prenant en compte cet objectif lors des élections législatives des 30 juin et 7 juillet prochains.
Au moment où des promesses surprenantes fleurissent dans la campagne électorale express que nous vivons, l’Académie des technologies, qui s’engage pour un progrès raisonné, choisi et partagé, rappelle ici deux convictions particulièrement critiques, parmi bien d’autres, sur lesquelles ses membres ont produit des travaux approfondis, pluridisciplinaires et indépendants.
L’industrie est la première clef de la richesse d’une nation. La nôtre est aujourd’hui l’une des dernières d’Europe en proportion du produit intérieur brut. De plus, sans technologies nouvelles mises en œuvre par une industrie transformée, audacieuse et bien portante, il n’y aura pas de transition écologique et énergétique.
Des conditions propices pour innover
Il lui faut donc des conditions propices pour innover, se transformer et se redévelopper en attirant les capitaux nécessaires : poursuite du renforcement de la recherche publique française fondamentale et technologique, ouverture aux chercheurs, étudiants et doctorants étrangers, support à la recherche-développement privée, à l’entrepreneuriat, aux start-up, collaborations accrues public-privé, formations professionnelles initiales et tout au long de la vie permettant de combler le déficit annoncé d’ouvriers qualifiés, de techniciens et d’ingénieurs, accès à un écosystème numérique de premier ordre – infrastructure, composants, production logicielle, intelligence artificielle, cybersécurité –, conditions économiques favorables et, enfin, accès à une énergie décarbonée abondante, stable et bon marché.
En complément des efforts indispensables et acceptables de sobriété, notre académie estime que la France, pour sortir totalement des énergies fossiles, aura besoin d’un quasi-doublement de la production d’électricité d’ici à 2050 (décarbonation de l’industrie, des mobilités routières et des bâtiments, production d’hydrogène, etc.), ce qui impose de développer au plus vite tous les moyens de production d’énergie décarbonée, en particulier l’éolien, le solaire, le nucléaire et la géothermie, et d’adapter le réseau électrique pour en garantir la stabilité. Tout cela afin de garantir un coût et donc un prix de l’énergie abordables pour tous.
Cela n’est qu’une petite partie des faits et recommandations produites par notre académie concernant aussi la santé, la sobriété, la gestion de l’eau, l’usage de la biomasse, l’hydrogène natif, etc. qui mériteraient d’être développés.
Notre académie appelle donc tous les citoyens et les citoyennes à exercer de façon éclairée et raisonnée leur droit de vote lors des élections législatives des 30 juin et 7 juillet prochains, en prenant en compte l’importance d’amplifier l’élan engagé dans les domaines de la recherche, de l’industrie, de l’énergie, du soutien à l’innovation, de la formation et d’éviter un affaiblissement scientifique, technologique et industriel de la France et de l’Europe face à la Chine, aux États-Unis et à une Russie en guerre dans un monde de plus en plus incertain.
*L’Académie des technologies est forte de l’expertise plurielle de ses 371 membres, dont 4 Prix Nobel, issus du monde économique, mais aussi d’horizons très divers (monde de la recherche, économistes, sociologues, architectes, médecins…).