« La Chine domine l’ensemble de la chaîne de valeur des batteries Li-ion, de l’amont, où elle a une main mise sur l’extraction des matières premières et la production des métaux, à l’aval, où les entreprises chinoises sont au cœur de la fabrication des batteries. » C’est la conclusion d’une étude d’économistes du Cepii (Centre d’études prospectives et d’informations internationales) consacrée aux batteries lithium-ion, enjeu industriel stratégique dans le cadre de l’électrification du secteur automobile.
Avec l’Australie, la Chine est l’autre grand pays leader dans l’extraction des matières premières utilisées dans les batteries, bénéficiant d’un sous-sol riche et diversifié en minerais. Elle est le premier producteur de graphite naturel (76,9 %), le deuxième de bauxite (23,3 %) et un acteur important du lithium (18,3 %). Par l’intermédiaire de ses multinationales, la Chine exerce même un contrôle sur environ 60 % de la production mondiale de lithium et sur un peu plus de 50 % de la production de cobalt en République démocratique du Congo (RDC), d’où sont extraits 74 % de ce minerai. Au total, la Chine importe désormais 86,5 % de la production mondiale de lithium, 70 % de la production de bauxite et de nickel, 62,6 % du manganèse et du cuivre, ainsi que 53 % du cobalt.
« La Chine est également devenue dominante sur l’aval de la chaîne, particulièrement pour l’exportation des composants de cellules (58 %) et des batteries et composants de batteries lithium-ion (76 %), relève l’étude du Cepii. En 2023, 52 % des ventes de batteries lithium-ion pour véhicules électriques ont été réalisées par des entreprises chinoises, parmi lesquelles le leader mondial CATL (Contemporary Amperex Technology Company Limited), à hauteur de 30,6 %. »