Le fonds vert et le greenwashing XXL ne vous ont pas laissés indifférents. En 24 heures, pas moins de 35 commentaires ont été déposés sur l’article du Point. Un fonds vert « particulièrement mal piloté » se résumant, comme l’explique notre rédactrice en chef du pôle environnement Géraldine Woessner, en « un immense saupoudrage de projets n’ayant qu’un lointain rapport avec l’objectif initial : réduire les émissions de gaz à effet de serre ou adapter les villes aux impacts du réchauffement climatique ».
Pour Esquimo56, ce fonds vert « cumule tous les défauts de l’administration à la française : un périmètre flou et le laxisme qui va avec, un contrôle des dépenses et de leur efficacité totalement absent, en résumé : open bar ! ». Jean-Louis ironise de son côté sur un fonds centralisé, « Dont les colbertistes becquées ont bien court-circuité les nouvelles compétences des régions, plus aptes à vérifier, sur le terrain, les bien-fondés des projets en question ». Selon lui, « il n’est pas interdit d’y voir surtout des cataplasmes à la moutarde verte pour calmer les élus locaux, après la suppression, somme toute logique, de la taxe d’habitation ».
À LIRE AUSSI Budget 2025 : et si l’on supprimait… le CeseCarafe, lui, nous aiguille vers un cousin aquatique du fonds vert, le fonds d’intervention maritime. « Quand on parcourt les projets, on tombe des nues, » souligne notre lecteur, qui pointe « des centaines de milliers d’euros pour la création d’une application de météo marine… Alors que des dizaines, voire des centaines, d’alternatives existent déjà ».
Curieux, nous sommes en effet allés regarder les lauréats de ce fameux FIM. Si beaucoup de projets consistent en un soutien aux infrastructures portuaires ou à la rénovation d’ouvrages d’art (phares), on y trouve aussi un parcours éducatif « Mer 2024 : Éduquer aux enjeux et aux métiers du maritime, en naviguant vers l’Égalité dans une approche intégrée du genre », récipiendaire de 30 000 euros ou une « plateforme numérique d’information pour les usagers de la mer, renseignant sur la météo, les mesures de sécurité, ainsi que la protection du milieu marin » en Bretagne Sud, récompensée de 100 000 euros.
On laissera le mot de la fin à Chabadass, qui s’interroge, en ces temps de Fashion Week : « Vous croyez que c’est ça qui paie les vestes vertes de Tondelier ? »
À LIRE AUSSI Les agences de notation vont-elles dégrader la France ? « Et si l’on supprimait… ? » En matière de dépenses publiques, il est plus facile de donner la vie à un haut conseil, une commission extraordinaire, une taxe, une politique d’aides, un régime spécial de retraite, un fonds dédié que de procéder, au bout de quelques années, à leur mise à mort. Évidemment, il y a plein de bonnes raisons pour cela, tant il est difficile de tourner la page, de revenir sur des avantages accordés ou tout simplement d’avouer que l’on s’est trompé… Mais, au vu de l’inquiétante dérive de nos finances publiques, il va bien falloir se résoudre à agir et à trancher dans le vif. C’est pourquoi « Le Point » a décidé de donner, gracieusement, quelques idées au gouvernement et se livre ici à un petit exercice un peu urticant, qui revient à poser la question qui fâche : « Et si l’on supprimait… ? »
Et vous, que supprimeriez-vous ?