les « lettres plafonds » ont été envoyées aux ministères

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Habituellement, la préparation du budget est une chorégraphie parfaitement calée, avec son calendrier, ses échéances, ses passages obligés. Mais l’année 2024, avec sa dissolution surprise et l’attente de l’annonce du prochain gouvernement, restera dans les annales comme celle du grand flottement. Avec un exécutif démissionnaire en train de préparer minutieusement une copie comme s’il n’allait pas être remplacé dans les prochains jours.

Ce mardi 20 août, les « lettres plafonds », des documents qui déterminent les effectifs et les moyens dont disposeront les ministères en 2025, ont été envoyées, avec quelques semaines de retard. Selon ces documents, le budget pour 2025 devrait être le même que celui de 2024, soit 492 milliards d’euros. Ce qui nécessitera une dizaine de milliards d’euros d’économies pour faire face à la hausse spontanée des dépenses publiques. Après cette étape des lettres plafonds, le projet de loi de finances pourra être finalisé par le prochain exécutif.

Abus de pouvoir ?

Dans l’opposition, on ne manque pas de fustiger ce que l’on considère comme un abus de pouvoir. Théoriquement, ces lettres n’ont rien de contraignant et un prochain gouvernement pourrait les balayer d’un revers de main pour repartir de zéro. En théorie. Car le temps presse. Pour Matignon, l’objectif est « républicain » : « La préoccupation principale du Premier ministre est que le prochain gouvernement ait les moyens de présenter un budget dans les temps, d’ici le mardi 1er octobre », assure son cabinet. Le timing est en effet serré. Derrière, il faudra que le Parlement approuve le projet de loi de finances d’ici la mi-décembre. Sinon, nous pourrions entrer dans une zone de turbulences non prévue par la Constitution.

L’autre objectif pour Matignon est celui de la « responsabilité » : « Il faut prendre en compte la nécessité de redresser les finances publiques. » Officiellement, l’objectif est toujours de revenir sous les 3 % d’ici 2027… Mais bien peu y croient encore. L’an dernier, le déficit s’élevait à 5,5 % après un dérapage surprise. Cette année, nous visons péniblement les 5,1 %. L’effort serait herculéen pour atteindre la cible. Surtout si nous nous contentons en 2025 de ce qui a été annoncé dans les lettres plafonds.

Et pourtant, nous ne pouvons pas échapper au serrage de vis. Anxieux, les marchés attendent le prochain gouvernement pour savoir si la situation sera ou non sous contrôle. Sévère, Bruxelles nous a dans son viseur avec l’ouverture d’une procédure pour déficit excessif. D’ici un mois, nous sommes censés rendre à la Commission européenne une copie rassurante. L’objectif paraît utopique. Après un été de langueur sur le plan budgétaire, une rentrée très agitée se dessine…


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