les retraites de retour dans la campagne

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« Les retraites seront bien indexées sur l’inflation », a déclaré Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse, mercredi 12 juin, trois jours après avoir dissous l’Assemblée nationale. Les grandes manœuvres politiques pour sceller des alliances en vue des législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet ont déjà bien commencé, les principaux partis politiques n’ont pas encore communiqué sur leurs programmes politiques. Mais la question des retraites sera très certainement au cœur de la campagne.

Entrée en vigueur le 1er septembre 2023, la réforme de la majorité présidentielle a consisté à retarder de deux ans l’âge légal de départ à la retraite pour tous les salariés du privé et les fonctionnaires (le plus souvent de 62 à 64 ans). Celle-ci avait poussé plusieurs centaines de milliers de personnes dans les rues, et suscité une vive opposition dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale.

Le RN, plus prudent sur les retraites que par le passé ?

À l’instar de la gauche, le RN s’est toujours opposé à la réforme de l’exécutif, Marine Le Pen promettant même d’avancer l’âge de départ légal à 60 ans, lors de sa campagne présidentielle en 2017. C’est dans cette ligne que s’exprimait, lundi 10 juin matin, sur BFMTV, le porte-parole du groupe RN à l’Assemblée Thomas Ménagé : « Nous avons toujours été très clairs : nous reviendrons sur cette réforme injuste des retraites portée par Macron qui est passé en force, sans vote de l’Assemblée, avec toujours le même mépris pour la représentation nationale, avec le 49.3. »

Mais curieusement, Jordan Bardella s’est montré bien plus prudent lorsque, sur RTL, ce mardi, le journaliste Yves Calvi l’a interrogé sur la volonté ou non du RN de revenir en arrière sur la réforme des retraites dans le cas où son parti l’emporterait. Le président du Rassemblement national a expliqué : « J’ai la lucidité et l’honnêteté de dire aux Français que la situation économique dont nous allons hériter dans un pays qui pulvérise, sous Macron, les records de déficits commerciaux, de déficit public et de dette, va être compliquée. Par conséquent, nous serons, dans le cadre d’une cohabitation, amenés à faire des choix. […] Il faudra des priorités. »

Qu’est-ce qui peut expliquer une telle dissonance entre les deux interventions, pourtant si rapprochée dans le temps ? Peut-être un rapport interne du conseil d’orientation des retraites (COR). Dans ce rapport, auquel l’AFP et Les Échos ont eu accès, le COR double son estimation, par rapport à l’an dernier, du déficit du système des retraites pour 2030 : 0,4 % du PIB, contre 0,2 % initialement prévu. Les dépenses de retraites devraient alors atteindre 13,7 % du PIB, contre 13,5 % dans le rapport d’il y a un an.


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