Une rencontre mercredi matin avec Jean Castex, PDG de la RATP, organisée par l’Association des journalistes des transports et de la mobilité, a permis de faire le point un peu plus de deux mois avant les Jeux olympiques de Paris sur l’offre de transport disponible en région parisienne pour l’événement. Déjà la semaine dernière, la SNCF avait ouvert le prolongement du RER E Saint-Lazare-La Défense-Nanterre, une offre vers l’ouest à « petite envergure » de quatre trains par heure, faute de rames livrées à temps par Alstom. Le 13 juin, c’est la ligne 11 qui sera allongée à l’est de Mairie des Lilas à Rosny-Bois-Perrier.
La ligne 14 au nord et au sud
Depuis lundi matin à 6 heures, une cinquantaine de navettes parcourt la ligne 14 assurant un service sans voyageurs au nord au-delà de Mairie de Saint-Ouen jusqu’à Saint-Denis Pleyel et au sud après Olympiades jusqu’à aéroport d’Orly. Après deux jours de fonctionnement, il n’y a pas d’incident à signaler. La technique suit, mais pas la politique qui se cherche une date d’inauguration compatible avec les agendas de tous les intérêts en présence, des maires des communes traversées à celui de l’Élysée.
La date doit aussi être (dé)synchronisée des élections européennes. Le 24 juin est souvent cité, mais démenti. Cet axe majeur dans le contexte JO 2024 est livré – à peu près – dans les temps car les entreprises et leurs collaborateurs n’ont pas cessé le travail pendant le confinement Covid, ce qui n’a pas été le cas d’autres grands chantiers franciliens.
Les JO, un dossier RH
Le dernier accord social a été signé aujourd’hui avec les conducteurs de bus. Toutes les catégories de salariés de la RATP se sont maintenant engagées sur la qualité de service pendant les JO, moyennant primes. Les accords ont été signés avec tous les syndicats, CGT comprise.
Les bus, parents pauvres
L’offre de bus n’a pas été renforcée car ce serait ajouter du blocage au blocage si cela ne circule pas sur le réseau de surface. Jean Castex attire l’attention sur la vigilance de son entreprise vis-à-vis des arrêts de travail des conducteurs de bus. En effet, certains d’entre eux travaillent en plus comme chauffeur de VTC.
Une deuxième activité n’est pas interdite si elle est déclarée à l’entreprise principale. Une trentaine de conducteurs de bus ont été licenciés, surpris en arrêt de travail au volant d’un VTC. De plus, la RATP n’avait pas la possibilité de contrôler le respect des heures de conduite et des jours de repos réglementaires.
Les inconnues des JO
La météo et le plan canicule. Trois colis abandonnés peuvent paralyser une partie du réseau, saturant les équipes de déminage.
Par ailleurs, quelques points sombres demeurent, comme la gestion des flux aux entrées et sorties des stades. Si la RATP et la SNCF savent anticiper avec des trains supplémentaires les déplacements des spectateurs du Stade de France quand ils viennent voir un match et, deux heures plus tard, en repartent, l’organisation et l’articulation des flux n’ont pas été expérimentées pour une arène qui se vide et se remplit immédiatement, comme ce sera le cas lors des épreuves qui se succèdent aux JO.
Un métro hors d’âge
La vétusté de certaines lignes, comme la 10 qui dessert Roland-Garros, inquiète. Les rames datent de 1970.