Près de 150 milliards d’euros d’économies d’ici à 2050. C’est ce que promet l’Institut Montaigne dans un rapport paru ce mardi 8 octobre, dévoilé par Le Figaro, qui fait un étalage de différentes propositions. La première d’entre elles est une nouvelle réforme des retraites, le think tank d’obédience libérale proposant de porter « progressivement » l’âge de départ à la retraite à 66 ans d’ici à 2050. Soit un volume d’économies considérable de 30 milliards d’euros, d’après ses calculs.
L’Institut Montaigne propose en outre de désindexer l’augmentation des pensions de retraite sur le smic – dont le montant est lui-même calqué sur l’inflation – pendant quatre ans. La pause permettrait à l’État de ne pas dépenser 29 milliards d’euros supplémentaires. L’organisme suggère également de supprimer la niche fiscale sur les pensions de retraite, qui représente encore 8,4 milliards d’euros.
Les collectivités territoriales sont dans le viseur du think tank. La baisse de leur dotation devrait faire économiser 25 milliards d’euros à l’État d’ici à 2030, calcule l’Institut Montaigne. « Plus une collectivité dispose de moyens financiers, plus elle a tendance à les dépenser », expliquent les auteurs de l’étude au Figaro. L’Institut Montaigne recommande aussi de ne pas remplacer un départ à la retraite sur deux de fonctionnaire durant quatre ans, pour 2,7 milliards d’économies à la clé. Un moyen envisagé par le nouveau gouvernement de Michel Barnier, même si aucun chiffre précis n’a été annoncé en ce sens.
Des mesures sur les niches fiscales et la santé
Parmi les autres propositions de l’Institut Montaigne, la réduction ou la suppression d’autres niches fiscales dans le milieu de la restauration et sur les énergies fossiles ainsi que l’amputation du crédit d’impôt recherche dégageraient 10,1 milliards d’euros supplémentaires. D’autre part, l’Institut Montaigne envisage 9,2 milliards d’euros d’économies dans le domaine de la santé à travers l’augmentation de la part de prescription de médicaments génériques, l’évolution de l’offre de soins, le changement du système de tarification de la santé et enfin la réduction des séjours en maternité.
À LIRE AUSSI Grégory Doucet : « Les collectivités ne creusent pas le déficit public de la France » Le gouvernement de Michel Barnier doit présenter son budget jeudi 10 octobre en conseil des ministres. Pour l’exécutif, sous la menace constante d’être renversé par une motion de censure signée par le Nouveau Front populaire (NFP) et l’extrême droite, confronté à un déficit correspondant à plus de 6 % du produit intérieur brut (PIB), la séquence s’annonce périlleuse. Le Premier ministre a d’ores et déjà présenté une série de mesures conjuguées de réduction de la dépense publique et d’augmentation des recettes chiffrée à 60 milliards d’euros.