Cette fois, c’est la bonne. Comme attendu, la Banque centrale européenne (BCE) a baissé ses taux directeurs d’un quart de point ce jeudi 6 juin, à l’issue de sa réunion de politique monétaire.
Les taux d’intérêt de la BCE – l’un de ses trois taux directeurs – étaient à leur plus haut historique, à 4,50 %. Longtemps dans le négatif, les taux d’intérêt avaient été portés à ce montant-là en septembre 2023, à l’issue d’une dixième hausse consécutive depuis juillet 2022 pour lutter contre la crise inflationniste au sortir de la pandémie de Covid. Leur diminution est une première depuis septembre 2019.
À LIRE AUSSI Une inflation transitoire n’existe pasCette baisse de 0,25 % est minime. Une décrue lente en raison de l’inflation, qui reste vivace et est même légèrement repartie à la hausse récemment, à 2,6 % sur un an en mai sur l’ensemble de la zone euro, après 2,4 % en avril. Une seconde baisse de taux, également faible, est attendue plus tardivement dans l’année.
En près de 25 ans d’existence, c’est la première fois que la BCE prend l’initiative de changer l’orientation de sa politique monétaire. D’habitude, la Réserve fédérale américaine (Fed) imprime la cadence au niveau mondial. Trop résiliente, l’économie des États-Unis continue d’alimenter l’inflation et conduit en effet la Fed à la prudence.
Crise du secteur immobilier
Les taux d’intérêt de la BCE s’adressent aux banques commerciales, qui s’approvisionnent en devises auprès de l’institution. Les établissements répercutent donc sur leurs clients les conditions d’emprunt auxquelles ils sont soumis.
Concrètement, il est donc plus difficile de contracter un crédit pour l’achat d’un bien immobilier depuis bientôt deux ans, ce qui a entraîné une crise du secteur. Puisque de moins en moins de ménages sont en capacité de financer l’acquisition d’un logement, les vendeurs ne trouvent plus preneurs, ce qui paralyse les mouvements dans les deux sens.
Toutefois, la baisse de ce jeudi n’ayant été accompagnée d’aucune déclaration dans le sens d’une diminution plus franche des taux, l’effet de ce revirement devrait être imperceptible pour le moment.
Outre le taux de refinancement, le taux de facilité de dépôt a été abaissé de 4 à 3,75 % et celui de facilité de prêt marginal à 4,5 au lieu de 4,75 %.