« Nous arrivons en France avec humilité mais aussi avec ambition. » Tel est le cap fixé pour la nouvelle plateforme de streaming Max par Clément Schwebig, directeur général de Warner Bros Discovery pour la France, le Benelux, l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche et l’Afrique, lors d’un entretien avec Le Point. Max sera disponible le 11 juin à un prix que l’on peut juger agressif : 6 euros par mois avec publicité, comme Netflix, mais 10 euros en standard avec deux flux simultanés et 14 euros en premium avec quatre flux simultanés, contre 13,50 euros et 20 euros pour le leader du marché (avec une base d’abonnés estimée à 12 millions en France).
À LIRE AUSSI Netflix : comment le roi du streaming a remonté la penteOrange, SFR, Free, Canal+, Prime Video (Amazon)… Le petit nouveau sera distribué par tous les grands opérateurs, à l’exception notable de Bouygues Telecom, avec qui les discussions devraient prochainement aboutir. « Nous souhaitons que le service soit disponible pour un grand nombre de personnes », poursuit le dirigeant. À noter que les inconditionnels des grandes séries HBO, comme Succession et Game of Thrones, déjà abonnés au pass Warner de Prime Video seront basculés sur Max. Que les fans de Friends soient également prévenus : la série va disparaître en juillet 2024 de Netflix France pour n’être disponible que sur Max.
Films de Kubrick et séries HBO premium
La nouvelle plateforme veut, en effet, miser sur les contenus qui font sa réputation dans le monde : les séries intemporelles comme Friends et The Big Bang Theory ou premium comme The Wire et Game of Thrones, ainsi que les catalogues de Warner, de HBO et d’Eurosport, avec des films comme les sagas Harry Potter, Matrix et Mad Max, des classiques de Stanley Kubrick (Orange mécanique ou 2001, l’odyssée de l’espace), de Xavier Dolan ou de Clint Eastwood, mais aussi les super-héros de DC Comics.
À LIRE AUSSI Dimitri Rassam, le cinéma dans le sang « Nous misons sur la qualité de notre impressionnant catalogue, avec des séries possédant plusieurs saisons et une forte récurrence, pour plaire à un public de jeunes adultes âgés de 25 à 50 ans », souligne Vera Peltekian, vice-présidente des productions originales Max France. « Nous mettons à disposition 18 500 heures de contenus », précise Clément Schwebig. Plutôt que de produire une série française tournée vers le passé comme Tapie sur Netflix ou Sambre sur France 2, la plateforme parie sur des créations plus ancrées dans le présent ou le passé proche.
Merteuil avec Diane Kruger et Vincent Lacoste
Outre la sortie à l’automne 2024 d’Une amie dévouée, avec Laure Calamy en fausse victime de l’attentat du Bataclan et Arieh Worthalter (César du meilleur acteur pour Le Procès Goldman), Warner annonce la série documentaire Maintenant ou jamais : cinq épisodes de trente minutes sur les jeunes de banlieue du centre de formation du FC Montfermeil, en Seine-Saint-Denis.
La firme américaine entend aussi faire l’événement avec Diane Kruger qui va endosser le costume de la marquise de Merteuil – autrefois porté par Glenn Close – dans Merteuil. Cette série de six épisodes de cinquante-deux minutes sera réalisée par Jessica Palud, qui vient de présenter à Cannes son film Maria. Aux côtés de Diane Kruger, on retrouvera les deux acteurs français le plus en vue actuellement, Vincent Lacoste et Anamaria Vartolomei (qui joue dans Maria). Le pitch : « Pour réussir sa vie, il faut parfois briser celle des autres. »
Le thriller gitan en Camargue Malditos, de Jean-Charles Hue, et l’adaptation de Vivre avec ses morts, avec au casting Noémie Lvovsky, Elsa Guedj, Manu Payet et Éric Elmosnino, compléteront les premières productions françaises de Max.
Du côté international, les nouvelles productions HBO vont venir garnir une line up bien remplie, en particulier la saison 2 de House of the Dragon, attendue pour le 17 juin, et la série prequel Dune, d’ici à la fin de l’année, tout comme les films Warner voués à échoir sur la plateforme après un délai inhérent à la chronologie des films sortis en salle (a priori 36 mois), comme Furiosa, le nouveau Beetlejuice et The Joker : folie à deux, avec Joaquin Phoenix et Lady Gaga.
Les Jeux olympiques en intégralité avec Eurosport
On en oublierait presque les dessins animés de Cartoon Network et le sport, décliné autour de la marque Eurosport, qui sont des atouts clés pour attaquer le marché français. Incluse gratuitement dans un premier temps au moment des Jeux olympiques afin de montrer les muscles de Max, l’option sport coûtera 5 euros en plus par mois à la rentrée.
Quelles différences avec l’offre de France Télévisions, également détenteur des droits de diffusion de la compétition ? Quand le groupe public proposera 3 flux simultanés, Eurosport entend frapper fort avec 62 flux simultanés et 3 200 heures live, des commentaires experts au profil jeune et décontracté, et la possibilité de choisir son sport, du tir à l’arc au combat de judo en passant par le badminton. « Notre dispositif sur les JO, qui implique 400 personnes, sera exhaustif et la plateforme dispose de fonctionnalités avancées de personnalisation d’expérience », vante Clément Schwebig, capitaine européen d’un Max à l’attaque.
