Lors de sa déclaration de politique générale, mardi 1er octobre, le Premier ministre, Michel Barnier, est resté plutôt vague sur ses intentions budgétaires pour l’année prochaine. L’esquisse de projet de loi de finances envoyé au Haut Conseil des finances publiques (HCFP) permet d’y voir un peu plus clair.
Pour atteindre les 5 % de déficit l’an prochain (contre 6,1 % cette année), l’exécutif mise sur un effort de 60 milliards d’économies. Comme annoncé par le Premier ministre la veille, celui-ci sera réparti entre baisses de dépenses (un peu plus de deux tiers) et hausses d’impôts (un peu moins d’un tiers). Soit plus de 40 milliards d’économies et un peu moins de 20 milliards de recettes supplémentaires.
Report prévu de l’indexation des retraites au 1er juillet
Côté dépenses, l’État représente un peu plus de la moitié de l’effort (plus de 20 milliards). Outre les 15 milliards prévus dans les lettres plafonds laissées par le gouvernement Attal, les ministères vont devoir se serrer un peu plus la ceinture, à hauteur de 5 milliards d’euros. Les aides aux entreprises sont dans le viseur. Un ralentissement des dépenses des opérateurs de l’État est également attendu et représente un peu plus d’un milliard d’économies.
Les administrations de sécurité sociale représentent quant à elles près d’un tiers des baisses de dépenses. Un report de l’indexation des retraites au 1er juillet 2025 est notamment prévu. L’objectif national de dépenses d’assurance-maladie (Ondam) sera fixé à 2,8 %. Les collectivités locales seront également appelées à modérer leurs dépenses pour contribuer à l’effort. Au total, les dépenses publiques devraient refluer de 56,8 % du PIB cette année à 56,3 % l’an prochain.
Bientôt la fin du suspense sur la hausse de la fiscalité pour les grandes entreprises et les plus fortunés
Côté recettes, les paramètres de la hausse de fiscalité exceptionnelle et temporaire des très grandes entreprises et des plus fortunés demeurent inconnus. Ils seront dévoilés la semaine prochaine. D’autres mesures contribuant au verdissement de l’économie sont prévues, notamment via le malus sur les véhicules très polluants.
Bercy mise sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 1,1 % l’an prochain, identique à celle de cette année. Une estimation légèrement inférieure à celle de l’OCDE, de la Banque de France et du FMI, car les mesures de redressement auront un impact sur la croissance. La dette devrait quant à elle continuer à augmenter, de 113 % en 2024 à 115 % en 2025. Une décrue est prévue à l’horizon 2029.