“Derrière leur écran, nos followers restent des êtres humains”, le témoignage de Laura, social media manager

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Laura Paillet, social media manager freelance et alumni de l’IMCI

Laura a d’abord suivi un bachelor en communication « à l’époque où Facebook venait à peine de sortir et qu’Instagram n’existait pas encore ». Après une première expérience en tant que chef de projet événementiel en agence, puis dans l’e-commerce, elle s’est formée au social media à l’IMCI. Son stage de fin d’études, qu’elle a effectué au sein de la société spécialisée dans la cosmétique Merci Handy, s’est transformé en CDI, avec de très belles collaborations à la clé. Elle s’est ensuite mise à son compte et travaille régulièrement pour des grandes marques, à l’image du Printemps ou de Hema France.

Pouvez-vous nous présenter votre parcours en quelques mots ?

J’ai d’abord travaillé pour l’agence Hopscotch en tant que chef de projet événementiel pendant 5 ans. Après cette première expérience enrichissante et très intéressante, j’ai monté ma boîte dans l’e-commerce, car j’ai toujours eu la fibre entrepreneuriale. J’ai ensuite donné naissance à ma fille. Je me suis alors rendu compte que mon travail ne me correspondait plus et qu’il me manquait cette partie très créative. Un jour, j’ai vu une publicité sur Facebook pour devenir community manager. Je me suis dit que c’était exactement ce qu’il me fallait ! Plus sérieusement, je trouvais que cela avait du sens dans mon parcours car je pouvais ainsi allier mon expérience de gestion de projet événementiel avec une expertise dans le digital.

En cherchant une école, j’ai trouvé que la formation de l’IMCI répondait à mes attentes. Le programme m’a plu, et j’ai pu suivre la formation en présentiel, ce qui me correspondait parfaitement. J’ai aussi aimé le fait qu’ils proposent des stages. Cette expérience en entreprise était très importante pour moi.

Comment s’est déroulée votre première expérience en social media ?

Mon stage de 6 mois chez Merci Handy s’est transformé en CDI de 3 ans. J’ai particulièrement apprécié la confiance qu’ils m’ont accordée en me laissant une grande liberté pour piloter leur stratégie social media.

J’ai notamment participé au lancement du compte TikTok en mars 2019, ce qui était précurseur par rapport aux autres marques en France à ce moment-là. On l’a fait en se disant qu’on n’avait rien à perdre. Résultat : on a explosé le compte TikTok, avec plus de 400 000 abonnés au bout de 3 ans ! En parallèle, j’ai participé à de très belles collaborations, avec des projets assez fous. Par exemple, on a travaillé avec Netflix pour la collection “Stranger Things”.

Une publication partagée par Merci Handy 🌈 (@mercihandy)

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Parmi vos missions, vous avez animé la communauté de cette marque. En quoi la notion de communauté est-elle fondamentale dans votre métier ?

Dans ce métier, si on n’apprécie pas d’échanger avec les différents membres, ça ne sert à rien de se lancer dans cette voie. C’est la communauté d’une marque qui va donner de l’importance à tout ce que l’on fait, et lui permettre d’émerger sur les réseaux sociaux.

Accorder de l’importance à tous ces gens qui prennent le temps d’écrire un commentaire, de répondre à une Story, ou même de mettre un petit cœur ou un merci à une publication, c’est la base du social media. Il faut prendre ce temps pour leur apporter une réponse, même quand c’est négatif.

Comment êtes-vous passée de votre CDI chez Merci Handy au statut de freelance ?

Mon expérience chez Merci Handy et la gestion de la communauté étaient une mission passionnante, mais très énergivore. Cela représentait 200 messages à répondre par jour, ce qui me prenait beaucoup de temps. Je me suis un peu essoufflée, et je ressentais ce besoin de me renouveler. J’ai été débauchée par une autre marque, mais cette expérience n’a duré que 4 mois car l’entreprise n’avait plus de budget. Et puis… c’est là que la magie a opéré pour moi !

En contactant Louise Racine, l’une des cofondatrices du collectif Lookoom, qui réunit plus de 600 experts autour du digital et du social media en freelance, elle m’a parlé d’une mission pour Le Printemps qu’elle venait juste de recevoir. La seule contrainte était que l’offre était en freelance. J’ai un peu hésité, en raison de ma première expérience et le fait que j’avais un peu peur de retourner dans ce milieu de l’entrepreneuriat, mais cela n’a pas duré très longtemps.

Même si je n’étais pas prédestinée à devenir social media manager en freelance, la mission pour Le Printemps était juste incroyable. Au final, cela fait maintenant 2 ans et demi que je travaille en freelance pour différentes marques.

Pour quelles autres marques avez-vous collaboré ?

J’ai eu la chance de travailler pour de très belles marques : les magasins Hema, dont j’ai géré le compte TikTok pendant 6 mois, mais aussi Puissante (plaisir féminin), In Haircare (cosmétique capillaire), Smoon Lingerie (culottes menstruelles), Si Si La Paillette (paillettes biodégradables). En parallèle, je suis aussi community builder pour le Cube, qui est un incubateur d’indépendants au sein du collectif Lookoom. C’est un groupe d’entraide que j’anime, nous échangeons beaucoup sur notre métier et nous avons accès à des formations.

Quelle est la particularité d’exercer le métier de social media manager en freelance ?

Quand on est freelance, il faut savoir bien s’entourer, notamment d’autres personnes qui exercent le même métier que vous, et ne pas rester seul. Personnellement, je n’aime pas faire du télétravail. Je suis la plupart du temps chez mes clients, à chaque fois que cela est possible. C’est très important pour moi de faire partie de l’équipe. Cela me permet de rester au contact de la marque, d’avoir les infos. Mais surtout, ce sont les gens qui m’inspirent. Quand j’échange avec la cheffe de produit, j’imagine tout de suite comment je pourrais décliner ce qu’elle me dit en contenu pour les réseaux sociaux.

Le réseau est aussi un point essentiel dans ce milieu. J’essaie de l’entretenir au maximum en prenant des nouvelles de mes anciens clients.

Mon autre conseil : je pense qu’il faut éviter de se lancer trop tôt à son compte. Il vaut mieux prendre de l’expérience au sein d’une entreprise lorsque l’on est junior, et passer ensuite en freelance une fois que l’on a déjà fait ses preuves.

Qu’est-ce que vous passionne le plus dans le social media management ?

Aujourd’hui, on ne peut plus passer à côté des réseaux sociaux, quand on est une marque. Je pense que la communication ne doit pas être uniquement descendante. Il faut prendre soin de sa communauté. Derrière leurs écrans, nos followers restent des êtres humains.

C’est très important pour moi d’apporter du sens à travers les marques pour lesquelles je travaille. Cela passe par des posts où je demande aux abonnés s’ils vont bien, je leur propose un jeu ou du contenu pour les divertir. Même si je suis derrière un écran de Story, mon intention derrière est sincère. J’essaie toujours de me demander ce que les gens veulent vraiment savoir. Je ne veux pas faire du contenu pour faire du contenu.

Je suis passionnée par mon métier, j’adore créer des vidéos. J’ai la chance de pouvoir travailler pour plusieurs profils de marques différents. Mon but est d’aider à faire grandir mes clients. Et, pour cela, je n’ai pas peur de me mettre en situation. Pour Merci Handy, j’ai eu l’occasion de me déguiser en banane ou en fraise, à faire des choses un peu improbables, mais toujours très amusantes.

Et si derrière, mes vidéos fonctionnent, qu’elles génèrent un maximum de vues et que les abonnés ont souri en les regardant, je me dis que le pari est gagné !

À quoi ressemble votre quotidien en tant que social media manager freelance ?

Je ne fais jamais la même chose : il n’y a pas un jour qui se ressemble et c’est ce que j’aime dans ce métier. Quand je commence une mission, il faut d’abord élaborer la stratégie social media, qui pourra être réajustée par la suite en fonction des résultats obtenus. Ensuite, il y a la création du planning éditorial. Je travaille avec la graphiste et la direction artistique pour la production des contenus. Je gère les tournages TikTok, la partie que je préfère le plus. Même si je ne m’occupe que des posts en organique, j’échange aussi avec les équipes en charge des partenariats avec les marques, le social ads, les relations avec les influenceurs, pour savoir qui poste quoi et à quel moment.

Quels outils utilisez-vous pour mener à bien vos missions social media ?

En tant que freelance, je m’adapte aux outils disponibles chez mes clients. J’utilise de plus en plus Notion pour la gestion de projet. Je conçois mes publications directement via les fonctions natives de chaque application, ce qui implique une bonne partie de gestion manuelle pour la diffusion des contenus, notamment pour les Stories sur Facebook et Instagram. Canva pour faire des présentations, Slack et Teams pour les messageries collaboratives. J’utilise aussi ChatGPT pour corriger mon orthographe, pour trouver et structurer des idées.

Vous avez suivi une formation en social media management à l’IMCI. Quels sont les points forts de cette école selon vous ?

Quand j’ai fait l’IMCI, TikTok et l’IA n’existaient pas, le paysage social media a beaucoup évolué depuis. Les programmes sont régulièrement mis à jour pour rester au plus près de la réalité du terrain. C’est une école qui est aussi très à l’écoute de ses élèves et de ses intervenants. Les cours proposés incluent de nombreux cas pratiques, ce qui est très utile, car plus les étudiants en réalisent, plus ils peuvent acquérir de l’expérience en mettant en pratique leurs connaissances. Les professeurs sont des experts en poste, qui savent de quoi ils parlent et qui partagent aux élèves leur retour d’expérience.

C’est une formation intense mais complète, qu’on peut suivre en alternance, en présentiel ou en ligne. L’alternance est pour moi un format idéal, pour celles et ceux qui peuvent se le permettre, pour apprendre et avoir la possibilité de décrocher un premier contrat par la suite.

Autre avantage : le cursus permet d’obtenir un titre RNCP, cela signifie qu’il est inscrit au Répertoire national des certifications professionnelles, donc reconnu par le marché, de niveau 6, ce qui est équivalent à bac+3/4.

Vous intervenez en tant que formatrice à l’IMCI, pour quelle(s) raison(s) ?

À l’issue de ma formation, j’ai gardé contact avec l’IMCI. Je suis intervenue plusieurs fois en tant qu’alumni pour partager mon parcours et encourager les élèves dans cette voie. L’année dernière, l’école m’a sollicité pour intervenir sur le cours de cas pratique. J’ai adoré donner ce cours ! Et, plus récemment, pour la nouvelle session, ils m’ont demandé si je pouvais donner des cours sur l’utilisation d’Instagram et de TikTok. Ça s’est vraiment fait naturellement.

J’essaie de leur partager ce message : si vous êtes là, sur les bancs de l’IMCI, vous êtes à la bonne place !

J’avais une trentaine d’années quand j’ai suivi mes cours dans cette école, je sais à quel point cela peut être difficile de reprendre ses études, de trouver un stage et de repasser des examens, alors que l’on a déjà démarré sa carrière professionnelle.

La formation m’a beaucoup servi pour pouvoir travailler avec toutes ces belles marques. C’est un juste retour, je les en remercie beaucoup car ils m’ont très bien formée.

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à de futur(e)s professionnel(le)s du social media qui hésiteraient à s’engager dans la même voie que vous ?

N’hésitez pas à vous spécialiser pour devenir référent dans votre domaine de prédilection. Faites un stage le plus long possible pour engranger un maximum d’expérience. Mon stage, puis mon CDI, chez Merci Handy m’ont donné le goût pour ce métier passionnant. Ils m’ont laissé carte blanche, j’ai beaucoup appris auprès d’eux. Croyez en vous et lancez-vous !

Devenir social media manager avec l’IMCI

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