France Digitale, association de lobbying française spécialisée dans l’écosystème des startups, et EY, société de conseil, publient leur baromètre de performance économique et sociale des startups et fonds de capital-risque en France pour 2024. Cette étude est réalisée sur la base de réponses collectées entre mai et juillet 2024 auprès d’un panel de 40 fonds de capital-risque français et de plus de 500 startups. Les montants mis en avant sont issus de sources internes d’EY, tandis que les données relatives à l’emploi proviennent des études de France Digitale. On fait le point !
L’emploi dans les startups continue de croître
Entre 2023 et 2024, le nombre d’emplois liés aux startups a augmenté de 18 %, passant de 1,1 million à 1,3 million. Toutefois, ces emplois restent majoritairement externes. En effet, alors que 450 000 postes comptabilisés sont occupés au sein même des startups, 850 000 sont des emplois directement ou indirectement associés à l’écosystème : fournisseurs, partenaires, etc. Cette tendance s’est accentuée en un an.
Parmi les secteurs les plus créateurs d’emploi, celui du logiciel arrive largement en tête, avec 131 000 personnes concernées. Les services (70 000 emplois) et l’industrie (65 000 emplois) complètent le podium. Pour les 12 prochains mois, le baromètre anticipe la création de 40 000 emplois liés aux startups, principalement dans les domaines du développement web, du commerce, du marketing, de la data et de l’IA.
Un financement des startups plus instable en 2024
Au premier semestre 2024, le financement des startups est, en apparence, stable par rapport au premier semestre 2023. La France reste le deuxième pays d’Europe en termes de montants levés et de nombre d’opérations devant l’Allemagne, mais très loin derrière le Royaume-Uni. Cependant, cette apparente stabilité est trompeuse : certaines levées de fonds particulièrement élevées réalisées par Mistral AI, Electra, HysetCo, H Company et Pigment contribuent à tirer le chiffre vers le haut. Les levées de fonds inférieures à 100 millions d’euros sont plus délicates, avec un montant moyen qui diminue de 2,8 millions d’euros au S1 2023 à 2,5 millions d’euros au S1 2024.
En ce qui concerne les modes de financement envisagés par les startups au cours des 12 prochains mois, les levées de fonds restent toutefois l’option privilégiée :
- Levée de fonds : 47 %
- Dette bancaire : 27 %
- Autofinancement : 26 %
- Opération de build-up : 10 %
- Rachat de l’entreprise : 9 %
- Fonds de private equity : 6 %
- Introduction en bourse : 0,2 %
La croissance des startups se poursuit
Sur le plan de la croissance, en l’absence de données consolidées pour l’année 2024, le baromètre rappelle que le chiffre d’affaires des startups a augmenté de 27 % entre 2022 et 2023. Si les startups dont le chiffre d’affaires est inférieur à 5 millions d’euros s’épanouissent principalement sur le marché français, représentant 73 % de leur chiffre d’affaires, celles dont le chiffre d’affaires dépasse les 100 millions d’euros le réalisent majoritairement (56 %) à l’international.
Pour les 12 prochains mois, les 5 priorités affichées par les startups sont les suivantes :
- La recherche de rentabilité à court ou moyen terme : 18 %
- La réduction des coûts externes : 12 %
- L’accélération du développement : 11 %
- L’accélération d’une prochaine levée de fonds : 10 %
- La protection des marges à court terme : 10 %
La rentabilité semble donc être un objectif central pour pallier le ralentissement des levées de fonds. La moitié des startups ambitionne d’accéder à la rentabilité au cours des 3 prochaines années.
Écosystème startup : les défis à venir
France Digitale et EY se sont également intéressés aux prochains défis de l’écosystème des startups. Selon les répondants, les trois principaux challenges seront la réalisation des levées de fonds (32 %), la signature de contrats avec des clients publics ou privés (30 %) et le recrutement (13 %). D’un point de vue externe, le baromètre identifie également 3 menaces :
- L’instabilité économique et financière
- Les risques politiques et géopolitiques
- La contraction du pouvoir d’achat des ménages
A contrario, certaines opportunités pourraient se manifester, notamment avec l’émergence de l’intelligence artificielle. Pour les startups, elle pourrait représenter un atout pour l’optimisation des tâches (44 %), pour gagner en compétitivité face aux concurrents (27 %) et pour créer de nouveaux services (22 %).