En République démocratique du Congo (RDC), le ministère de l’intérieur a annoncé la mort de 129 personnes, dont 24 par balles, lors d’une tentative d’évasion dans la nuit du 1er au 2 septembre de la plus grande prison du pays, à Kinshasa. « Il s’agit d’une tentative d’évasion à la prison centrale de Makala. Les services de sécurité sont sur place pour restaurer l’ordre et la sécurité », a déclaré lundi matin le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya Katembwe sur le réseau social X, sans donner plus de détail sur les circonstances.
« La situation est sous contrôle », a par ailleurs assuré le ministre à la télévision nationale congolaise de Pékin, où il fait partie de la délégation officielle accompagnant le président, Félix Tshisekedi, à un sommet. Le ministre de l’intérieur, Jacquemain Shabani, a déploré « des pertes en vies humaines, des blessés et surtout des dégâts matériels », dans une déclaration vidéo transmise à la presse. Aucun bilan n’a toutefois été communiqué.
Lundi, les rues menant à la prison de Makala étaient bouclées par la police, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP). Daddi Soso, un électricien d’une quarantaine d’années habitant le quartier, a rapporté à l’AFP avoir été réveillé au milieu de la nuit par des bruits de tirs d’armes à feu. « Il y a eu des coups de feu à partir de 1 heure ou 2 heures du matin, et jusque vers cinq heures », a-t-il raconté, visiblement secoué. « Il y a eu des morts et il y a des gens qui se sont enfuis », a-t-il ajouté en affirmant avoir vu des véhicules des forces de l’ordre transporter des corps.
Les autorités n’ont pas fait état à ce stade de prisonniers qui auraient réussi à s’échapper. « Des enquêtes [sont] en cours pour identifier et sanctionner sévèrement les commanditaires de ces actes de sabotage », a seulement déclaré le ministre de la justice, Constant Mutamba, sur X, annonçant la suspension jusqu’à nouvel ordre des transferts de détenus vers le centre pénitentiaire.
La prison de Makala, d’une capacité de 1 500 places mais en grave surpopulation, héberge entre 14 000 et 15 000 prisonniers, selon les statistiques officielles. En 2017, une attaque nocturne par des hommes armés avait conduit à l’évasion de plus de 4 000 détenus.
