A Munich, les Occidentaux font la démonstration de leur unité face à la Russie

Le président français, Emmanuel Macron, le président polonais, Andrzej Duda, et le chancelier allemand, Olaf Sholz, s’adressent à la presse à l’occasion de la Conférence sur la sécurité, à Munich, le 17 février 2023.

Le vent est mauvais et ce n’est pas le moment de faiblir. Alors que les forces ukrainiennes affrontent une phase critique face à une nouvelle poussée russe dans le Donbass, les dirigeants occidentaux réunis à Munich pour la conférence sur la sécurité, qui se tient chaque année dans la capitale bavaroise, ont tenu à adresser à la Russie, vendredi 17 février, un message d’unité et de détermination, assorti d’un constat : ce conflit sera long, il faut y être prêt.

A une semaine du premier anniversaire de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’unité a d’abord été manifeste dans le nombre et le rang des dirigeants présents : la vice-présidente américaine, Kamala Harris, accompagnée d’une grosse délégation, bipartisane, du Congrès, le président français, Emmanuel Macron, le chancelier allemand, Olaf Scholz, le premier ministre britannique, Rishi Sunak, le président polonais, Andrzej Duda, les dirigeants baltes, tous escortés de plusieurs de leurs ministres.

L’Union européenne (UE) est aussi présente en force, avec la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, le président du Conseil, Charles Michel, ainsi que plusieurs vice-présidents et commissaires. Sans oublier l’OTAN, représentée par son secrétaire général, Jens Stoltenberg.

« Les décisions trop tardives confortent la dictature de Poutine. » Volodymyr Zelensky, président ukrainien

Autre signal d’unité : le dîner qui a rassemblé MM. Macron, Scholz et Duda, alors que Varsovie et Berlin sont englués dans une brouille bilatérale et que sur l’Ukraine, la Pologne ne s’est pas privée l’an dernier de critiquer les hésitations de l’Allemagne et de la France en matière de livraisons d’armes. Ce sommet en format « triangle de Weimar » ne s’était pas réuni depuis le 8 février 2002, deux semaines avant le début de la guerre.

Il y a un an, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait participé physiquement à la conférence, en costume civil, à un moment où, malgré les renseignements recueillis par les Américains et les Britanniques, personne à Munich ne voulait croire que la Russie était sur le point d’envahir l’Ukraine. Vendredi, c’est l’image désormais familière d’un président en sweat-shirt kaki, au visage marqué par la fatigue, qui est apparue sur l’écran dans la grande salle de conférences. « L’an dernier, j’attendais la détermination de l’Ouest, je voulais entendre : “Ukrainiens, nous sommes avec vous !” Malheureusement je ne l’ai entendu que bien après » l’invasion, a lancé le président ukrainien. Comme dans toutes ses interventions, M. Zelensky a remercié les pays alliés pour l’aide fournie à l’Ukraine, mais les a implorés d’accélérer leurs livraisons d’armes et le processus d’adhésion de son pays à l’UE. « Les décisions trop tardives confortent la dictature de Poutine », les a-t-il avertis.

Il vous reste 64.79% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Source