Au Bénin, arrestation d’un ancien ministre et d’un homme d’affaires, accusés de préparer un « coup d’Etat »

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La justice béninoise a annoncé mercredi 25 septembre dans l’après-midi l’arrestation du commandant de la garde républicaine, d’un ancien ministre et d’un homme d’affaires, soupçonnés d’avoir planifié un « coup d’Etat » dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.

« Il apparaît que le commandant de la garde républicaine ayant en charge la sécurité du chef de l’Etat a été entrepris par le ministre Oswald Homéky pour son compte et celui de M. Olivier Boko à l’effet d’opérer par la force un coup d’Etat dans la journée du 27 septembre 2024 », a déclaré Elonm Mario Metonou, le procureur de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme au Bénin (Criet).

Une enquête a été ouverte, a fait savoir la Criet, afin « d’identifier toutes les personnes impliquées » dans la tentative de coup d’Etat. Oswald Homéky, ancien ministre des sports, a été interpellé dans la nuit de lundi à mardi aux alentours de 1 heure du matin alors qu’il remettait six sacs de billets de banque à Djimon Dieudonné Tévoédjrè, le commandant de la garde républicaine, selon la Criet.

C’est lors de cette remise « de 1,5 milliard de francs CFA [quelque de 2,2 millions d’euros] que la brigade criminelle a procédé à l’interpellation de M. Oswald Homéky et du commandant de la garde républicaine », a ajouté le procureur.

Des ambitions politiques

L’homme d’affaires béninois Olivier Boko, ami de longue date du président, Patrice Talon, a également été arrêté dans la nuit de lundi à mardi à Cotonou, la capitale économique du pays, d’après ses proches et la Criet. Devant la presse mardi, un collectif d’avocats a réclamé la libération immédiate d’Olivier Boko et a dénoncé un « enlèvement ».

« A l’heure où nous tenons le présent point de presse, il n’est possible ni à sa famille ni à nous-mêmes ses avocats de savoir où et dans quel état se trouve M. Boko, sans doute privé d’aliments et surtout de ses médicaments », a expliqué le collectif d’avocats. « Cette violation flagrante des dispositions élémentaires de la procédure pénale se produit dans un contexte où M. Boko ne fait l’objet d’aucune procédure judiciaire, pas plus qu’il n’a été visé auparavant, ni par une convocation, encore moins par un mandat d’amener ou d’arrêt », ont déclaré les avocats.

Olivier Boko avait commencé à afficher des ambitions politiques, laissant penser qu’il se porterait candidat à la magistrature suprême en 2026, ce qui aurait déplu à Patrice Talon. Ce dernier, au pouvoir depuis 2016, arrivera en 2026 au terme de son second mandat. La Constitution béninoise fixe à deux mandats la limite de l’exercice présidentiel.

A la suite de l’arrestation d’Olivier Boko, le groupe de soutien à sa candidature à la présidentielle de 2026, Objectif Bénin 2026 (dont l’abréviation OB26 rappelle les initiales de l’homme d’affaires), a également dénoncé dans un communiqué mardi « une atteinte grave aux droits fondamentaux », un « acharnement politique clair » et des « méthodes répressives inacceptables ».

En 2023, l’ancien ministre des sports Oswald Homéky avait démissionné de son poste ministériel, après avoir appelé à soutenir la candidature d’Olivier Boko pour succéder à M. Talon. Ce dernier est souvent accusé d’avoir opéré un virage autoritaire au Bénin, considéré comme l’une des démocraties les plus stables de la région.

Le Monde avec AFP

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