Le célèbre avocat et leader de la société civile, Guy Hervé Kam, arrêté à deux reprises cette année, a été libéré, mercredi 10 juillet, sous contrôle judiciaire, a annoncé son mouvement dans un communiqué consulté jeudi par l’AFP. Mercredi, « dans la soirée, il a été libéré et a pu regagner son domicile », indique le mouvement Servir et non se servir (Sens).
M. Kam avait été arrêté une première fois dans la nuit du 24 au 25 janvier à l’aéroport de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, par des hommes en tenue civile, puis détenu dans les locaux de la sûreté d’Etat pendant quatre mois. Le 7 mars, un tribunal avait ordonné sa libération immédiate, une décision confirmée le 23 avril en appel.
Finalement libéré le 29 mai, il avait aussitôt été à nouveau arrêté et inculpé le lendemain pour « complot et association de malfaiteurs ». Il était depuis en détention provisoire.
Respect de la procédure pénale
Lundi, la justice burkinabée avait demandé sa mise en liberté sous contrôle judiciaire, ce qui a été exécuté mercredi. Dans son communiqué, le mouvement Sens « salue tous les acteurs qui ont contribué à cet aboutissement, à commencer par l’ensemble des avocats ».
La profession s’était mise en grève une semaine début juin pour exiger le respect de la procédure pénale et des décisions de justice après l’incarcération de leur confrère.
Plusieurs cas d’enlèvements de personnalités considérées comme hostiles au régime militaire, au pouvoir depuis un coup d’Etat en septembre 2022 et dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, ont été rapportés ces derniers mois à Ouagadougou.
Guy Hervé Kam est notamment cofondateur du collectif Balai citoyen, qui avait joué un rôle capital dans la chute du régime de l’ancien président Blaise Compaoré en 2014. Il est aussi connu pour avoir été l’avocat de la famille de Thomas Sankara, ex-chef d’Etat (1983-1987) tué lors d’un coup d’Etat perpétré par son successeur Blaise Compaoré.