Au Ghana, le parti au pouvoir va retrouver sa majorité parlementaire après une décision de la Cour suprême

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La Cour suprême du Ghana a ordonné mercredi 30 octobre au président du Parlement, Alban Bagbin, de revenir sur sa décision rendant vacants quatre sièges à la suite de la défection de députés, rétablissant ainsi la majorité parlementaire du parti du président Nana Akufo-Addo, à deux mois des élections générales de décembre.

« Nous sommes arrivés à la conclusion que les motifs qui la soutiennent n’ont aucun mérite », a déclaré la présidente de la Cour suprême, Gertrude Torkornoo, lors d’une session diffusée publiquement, faisant référence aux choix entrepris par Alban Bagbin.

Crainte d’importants troubles politiques

La Cour suprême veut éviter que les Ghanéens se retrouvent « sans députés et sans possibilité d’élections partielles, ce qui serait un impact irréversible pour les députés pouvant perdre leur siège quelques semaines seulement avant l’élection du 7 décembre », a ajouté la présidente de la Cour suprême. Mi-octobre, le président du Parlement a déclaré quatre sièges parlementaires vacants.

L’annonce avait engendré de nouvelles tensions entre les députés du New Patriotic Party (NPP) au pouvoir et ceux du National Democratic Congress (NDC, principal parti d’opposition) qui disposait d’une faible majorité parlementaire depuis cette date, menant à l’interruption de toute activité parlementaire.

Cette crise parlementaire a été engendrée par la décision de deux députés du NPP, un du NDC et un indépendant, souhaitant se présenter à nouveau aux élections législatives de décembre, mais sous des étiquettes différentes.

Or, la Constitution ghanéenne interdit aux députés de faire défection du parti avec lequel ils ont été élus pour se présenter à d’autres élections pour un autre parti. « La défection est interdite parce qu’elle nuit à la confiance accordée aux députés par leurs électeurs et peut conduire à l’instabilité du Parlement », avait défendu M. Bagbin.

Cette situation parlementaire tendue, qui a engendré la suspension de l’Assemblée nationale le 22 octobre, a fait craindre d’importants troubles politiques, à l’heure où le pays s’apprête à adopter des projets de loi cruciaux et à vivre une élection présidentielle serrée entre le vice-président, Mahamudu Bawumia, candidat NPP, et l’opposant John Dramani Mahama du NDC.

Le Ghana est souvent considéré comme un modèle de stabilité politique dans une région secouée par les coups d’Etat et l’insécurité.

Le Monde avec AFP

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