Au Mali, les autorités finalisent la nationalisation d’une mine d’or

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Les autorités du Mali, dominées par les militaires, ont finalisé la nationalisation d’une mine d’or aux mains de compagnies sud-africaine et canadienne, une opération présentée comme une affirmation de souveraineté recouvrée sur les ressources naturelles. La nationalisation de la mine de Yatela (Ouest) parachève de longues négociations engagées avant l’accession des militaires au pouvoir par un putsch en 2020.

Le conseil des ministres présidé par le chef de la junte, Assimi Goïta, a adopté mercredi 23 octobre un décret approuvant le contrat de cession à l’Etat des parts détenues dans la coentreprise exploitante par la sud-africaine AngloGold Ashanti et la canadienne Iamgold, à hauteur de 40 % chacune, annonce-t-il dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. L’Etat détenait les 20 % restants.

Les activités de la mine ont été arrêtées en 2016 à cause de la baisse soudaine du cours de l’or, précise le communiqué. Mais « les réserves ne sont pas totalement épuisées ». En annonçant la cessation de la mine qui produisait depuis 2001, AngloGold Ashanti avait invoqué la baisse du cours de l’or, mais aussi la diminution des marges de profit et la sécurité des mineurs.

« Une longue période de négociations »

L’Etat et la société exploitante étaient déjà parvenus à un accord de cession en 2019. Le 17 octobre, l’Etat malien, AngloGold Ashanti et Iamgold ont signé une convention de rétrocession « après une longue période de négociations », a rapporté la télévision d’Etat.

Les deux sociétés cèdent la mine « au franc symbolique », a précisé le ministre de l’économie, Alousséni Sanou, à l’occasion de la signature. L’Etat touche aussi 36 millions de dollars pour la fermeture et la réhabilitation, a-t-il souligné. « Le contentieux fiscal a abouti à un règlement dans les cinq jours d’un montant de 2,5 milliards [de francs CFA, soit quelque 4 millions de dollars] qui vont revenir au Trésor », a-t-il ajouté. « La mine a un potentiel important », selon le ministre.

Elle va être transférée à la Société de recherche et d’exploitation des ressources minérales du Mali (Sorem), entreprise d’Etat créée en 2022 par la junte pour que « l’or brille davantage pour tous les Maliens ». La télévision d’Etat a présenté la nationalisation comme un acte de souveraineté dont les militaires ont fait l’un de leurs mantras en prenant les commandes de ce pays pauvre confronté au djihadisme et plongé dans une crise multidimensionnelle profonde.

Les militaires ont fait vœu d’assurer au Mali, l’un des premiers producteurs d’or en Afrique, une répartition plus équitable des revenus miniers face aux groupes étrangers. Les milieux miniers ont état de fortes pressions exercées sur les opérateurs étrangers. La société australienne Firefinch a annoncé en mai transférer à la Sorem toutes ses parts dans la mine d’or de Morila pour un dollar, ainsi que tous ses titres miniers au Mali, également pour un dollar.

Le Monde avec AFP

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