Au Mali, un proche du premier ministre Choguel Kokalla Maïga condamné à un an de prison

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Un proche du premier ministre civil du Mali Choguel Kokalla Maïga a été condamné lundi 8 juillet à un an de prison ferme, après avoir signé un document ouvertement critique de la junte au pouvoir, a rapporté un correspondant de l’AFP.

Boubacar Traoré avait été placé en détention le 28 mai après la publication d’un communiqué s’opposant fermement à un éventuel maintien des militaires au pouvoir pendant plusieurs années supplémentaires.

M. Traoré était le signataire de ce document émanant de la faction du M5-RFP (Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques) restée fidèle au premier ministre Choguel Kokalla Maïga. La publication passait pour consommer la rupture entre le premier ministre et les militaires qui l’ont nommé et lui laissent une capacité d’action minime. Il a endossé le contenu du communiqué incriminé. Mais il reste pour l’instant à la tête du gouvernement.

Boubacar Traoré a été condamné par le pôle de lutte contre la cybercriminalité du tribunal de Bamako pour « atteinte au crédit de l’Etat », « diffusion de propos mensongers de nature à perturber la paix publique » et « outrage à magistrat ». Il est la dernière personnalité en date inquiétée, arrêtée ou condamnée pour avoir critiqué la junte. Les expressions d’opposition sont devenues exceptionnelles sous la junte, étouffées par les injonctions à l’unité nationale et les mesures répressives.

Dix opposants ont été écroués le 24 juin pour « complot contre les autorités légales » après avoir appelé à un retour des civils au pouvoir. Un ancien ministre de la justice, Mohamed Ali Bathily, arrêté en même temps qu’eux, avait été relâché peu après. Mais il a de nouveau été interpellé vendredi et a été placé sous mandat de dépôt, a-t-on appris auprès du parquet.

Le Mali, confronté au djihadisme et plongé depuis 2012 dans une grave crise multidimensionnelle, est dirigé par des colonels depuis un double putsch, en 2020 et 2021. La junte a décrété en juin 2022 que les militaires céderaient le pouvoir aux civils fin mars 2024, après une présidentielle prévue en février de la même année. Les militaires ont depuis annoncé le report de la présidentielle à une date toujours inconnue.

Le Monde avec AFP

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