Au Soudan, plusieurs dizaines de morts dans une attaque des paramilitaires dans un village de l’Etat de Sennar

Date:

Quatre-vingts personnes ont été tuées et de nombreuses autres blessées dans une attaque des paramilitaires dans un village de l’Etat de Sennar (Sud-Est), plus de seize mois après le début de la guerre au Soudan, ont rapporté, vendredi 16 août, une source médicale et des témoins.

« On a reçu 55 morts et des dizaines de blessés à l’hôpital jeudi, parmi eux 25 ont péri vendredi, portant le nombre de morts à 80 », a déclaré vendredi à l’Agence France-Presse (AFP) une source médicale travaillant à l’hôpital du village de Jalgini.

« Hier matin [jeudi], trois véhicules armés ont attaqué Jalgini, les habitants ont résisté, provoquant le retrait des paramilitaires, qui sont revenus avec des dizaines de véhicules », a affirmé à l’AFP un habitant de Jalgini transportant son fils blessé à l’hôpital. « Ils ont ouvert le feu, brûlant des maisons et tuant un certain nombre de personnes, certains cadavres jonchent encore les rues du village vendredi », a-t-il ajouté.

Pays au bord de la famine

Depuis la fin de juin, les paramilitaires contrôlent Sinja, la capitale de Sennar. Les combats entre l’armée et les paramilitaires dans l’Etat de Sennar ont depuis déplacé près de 726 000 personnes d’après l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). L’Etat de Sennar, qui abritait déjà avant les combats plus d’un demi-million de déplacés, selon l’OIM, relie le centre du Soudan au sud-est, contrôlé par l’armée, et où des centaines de milliers d’autres déplacés ont trouvé refuge.

Les paramilitaires contrôlent la majeure partie de la capitale, Khartoum, de l’Etat d’Al-Jazira (Centre), de la vaste région du Darfour (Ouest) ainsi que de larges pans du Kordofan (Sud).

A Washington, un porte-parole du département d’Etat, Vedant Patel, a déclaré jeudi que le point de passage d’Adre entre le Tchad et le Darfour, fermé depuis plusieurs mois, était prêt à rouvrir, après un entretien entre le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, et le général Al-Bourhane.

L’ONU a salué vendredi la décision du Soudan de rouvrir le point de passage frontalier d’Adre et se mobilise pour pouvoir acheminer l’aide humanitaire dès qu’elle reçoit l’aval du gouvernement. « Le PAM [Programme alimentaire mondial des Nations unies] a besoin d’urgence que tous les autres points de passage vers le Soudan soient ouverts afin de pouvoir utiliser toutes les voies d’approvisionnement possibles pour acheminer l’aide humanitaire », a insisté la porte-parole de l’organisation pour le Soudan, Leni Kinzli.

La guerre au Soudan oppose depuis avril 2023 l’armée, sous le commandement du général Abdel Fattah Al-Bourhane, aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) dirigés par son ex-adjoint, le général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti ».

Elle a poussé le pays au bord de la famine, selon l’ONU, et fait des dizaines de milliers de morts, certaines estimations faisant état de 150 000 personnes tuées, selon l’émissaire américain pour le Soudan, Tom Perriello. Elle a également provoqué le déplacement de plus de 10 millions de personnes à l’intérieur du pays et ravagé les infrastructures. Les deux belligérants ont été accusés de crimes de guerre pour avoir visé délibérément des civils et bloqué l’aide humanitaire.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Au Soudan, la guerre fait rage sur les cendres de la révolution

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Share post:

Subscribe

spot_imgspot_img

Popular

More like this
Related