
Qui a déjà séjourné en Irlande peut le confirmer. La verte Erin est une terre imprévisible. A l’image de son climat, dont la légende veut qu’on ait droit à toutes les facettes en une journée. A Dublin, le XV de France l’a expérimenté à ses dépens, samedi 11 février. Si le ciel est resté clément au-dessus de l’Aviva Stadium, les Français ont cru toucher un coin de ciel bleu, avant de le voir balayé par une averse irlandaise. Au terme du choc au sommet du Tournoi des six nations, qui a tenu toutes ses promesses, l’Irlande s’est imposée à domicile face à la France (32-19).
Jusqu’à la 71e minute, lorsque le centre Garry Ringrose a inscrit le quatrième essai irlandais, synonyme de bonus offensif pour le XV du Trèfle, le dénouement de la partie est resté incertain. « Jusque-là, il y [avait] match », a insisté le sélectionneur tricolore, Fabien Galthié, après la partie. Et quel match. Opposition entre les deux premières nations mondiales – une première dans les Six Nations –, la rencontre a été de haut vol, offrant aux spectateurs de l’Aviva Stadium un spectacle haletant, notamment en première période. Avec sa part d’imprévisible, comme lors du premier dégagement irlandais, qui trouve la « spidercam » (caméra dans les airs) suspendue au-dessus du stade.
Après moins d’une demi-heure de jeu, quatre essais avaient été inscrits, dont une relance audacieuse dans les 22 mètres bleus de Damian Penaud, à l’origine et à la conclusion de l’action. Même en tribune, on commençait à chercher son souffle, tant la rencontre, fiévreuse, tenait ses promesses. Celles d’un affrontement permanent ponctué d’actions d’éclat – comme le premier essai irlandais, signé par l’arrière Hugo Keenan, qui a profité d’une feinte subtile de son pilier droit pour s’engouffrer dans une brèche de la défense française. « On a remporté un match titanesque », a reconnu le sélectionneur du XV de Trèfle, Andy Farrell. Le technicien britannique a voulu faire passer un message, insistant sur « la force de caractère » de ses troupes : « On voulait la montrer à tout le monde du rugby. »
Les Irlandais exploitent les erreurs françaises
Aux premiers rangs, les Bleus ont « vu ». « C’était très dur, c’est une équipe de très haut niveau, a observé Gaël Fickou, le capitaine de la défense française. On a relevé le défi dans le combat, mais on a un peu trop joué dans notre camp, on s’est un peu trop exposé. » Et l’Irlande, menée par le métronome Johnny Sexton, a parfaitement exploité les erreurs adverses, que le XV du Trèfle a largement contribué à provoquer. « On fait trois erreurs, et ils marquent trois essais, a regretté le troisième ligne Gregory Alldritt. Pour battre ce genre d’équipes, il faut être hyper précis et rigoureux pendant quatre-vingts minutes. »
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