avant la remise du rapport définitif, la riposte du camp Le Graët

Noël Le Graët, le président de la Fédération française de football, le 12 juillet 2016.

Nul doute que la date du 15 février avait été entourée en rouge, dans leur agenda, par les dirigeants de la Fédération française de football (FFF). Au terme de cinq mois d’enquête, l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) va envoyer simultanément, mercredi, son rapport définitif d’audit à Noël Le Graët, président en retrait de la FFF, Philippe Diallo, patron intérimaire de l’instance, Florence Hardouin, directrice générale mise à pied à titre conservatoire, et à Amélie Oudéa-Castéra, la ministre des sports. Cette dernière devrait tenir une conférence de presse dans la journée.

La remise de ce rapport d’inspection pourrait créer de nouveaux remous au siège parisien de la FFF, dans le 15arrondissement, où son comité exécutif doit se réunir, vendredi 17 février, autour de Noël Le Graët, pour décider de l’avenir à la tête de la « 3F » de… Noël Le Graët.

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Lundi 13 février, les avocats du patron de la fédération, Florence Bourg et Thierry Marembert, ont demandé, en vain, à l’IGESR de reporter la remise du rapport définitif, dans la mesure où de nouvelles auditions ont été menées par les trois inspecteurs depuis le 30 janvier et l’envoi aux parties du rapport provisoire d’audit.

Le Monde a pris connaissance des « observations » envoyées, lundi, par la défense de M. Le Graët à la mission d’inspection diligentée par Mme Oudéa-Castéra. Alors que le patriarche du football français, 81 ans, est visé depuis le 16 janvier par une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris pour « harcèlement sexuel et moral » à la suite d’un signalement émis par l’IGESR en vertu de l’article 40 du code de procédure pénale, Mes Bourg et Marembert dénoncent une « ingérence politique et médiatique dans le processus d’enquête gravement attentatoire aux principes essentiels d’indépendance et d’impartialité », susceptible de « biaiser l’objectivité des inspecteurs ».

« Procès stalinien »

Ils s’indignent que Mme Oudéa-Castéra ait été destinataire d’une note d’étape de l’IGESR, le 6 décembre 2022, ainsi que du rapport provisoire, le 30 janvier. « M. Le Graët ne doit pas être congédié (…) il doit reconnaître ses fautes, sans savoir lesquelles précisément, et partir de lui-même. C’est la définition même du procès stalinien, assènent ses avocats. Il est extravagant que des fonctionnaires d’un gouvernement de la République française agissent de la même manière que les procureurs soviétiques. »

La date du 9 janvier retient l’attention de Mes Bourg et Marembert. Ce jour-là, alors que « NLG » vient de présenter ses excuses après sa sortie dévastatrice sur Zinédine Zidane, Mme Oudéa-Castéra tient une conférence de presse, selon les avocats, « en forme de réquisitoire (…) alors que la mission d’audit était toujours en cours » : « On ne pouvait pas davantage dicter aux inspecteurs le sens de leurs futures conclusions. »

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