combien gagnent les sélectionneurs en Afrique ?

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La question du salaire des sélectionneurs en Afrique demeure sensible. Tant parce que dans de nombreux pays, ses émoluments et ceux de ses adjoints sont intégralement pris en charge par l’Etat en raison des faibles ressources financières des fédérations. Mais aussi car la tendance a longtemps été de voir les noms de sélectionneurs étrangers, le plus souvent européens, au sommet de la pyramide des salaires, loin devant leurs homologues africains.

Si l’Algérie demeure la nation qui paye le mieux, elle démontre que les choses ont évolué. Djamel Belmadi, jusqu’à son limogeage par la Fédération algérienne de football (FAF) après l’élimination des Fennecs au premier tour de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), en Côte d’Ivoire, se voyait verser un salaire mensuel de 205 000 euros. Son successeur, le Bosno-Suisse Vladimir Petkovic émarge, lui, à 135 000 euros par mois.

Au Maroc, Walid Regragui, 49 ans, gagne 70 000 euros par mois, soit presque autant que les 75 000 euros versés au plus expérimenté Hugo Broos, 72 ans, sélectionneur belge de l’Afrique du Sud. En Côte d’Ivoire, Emerse Faé, qui avait succédé au Français Jean-Louis Gasset en pleine CAN, trois semaines avant le sacre des Eléphants face au Nigeria à Abidjan (2-1), a une rémunération identique à celle du Flamand.

« Quand Emerse Faé a un gros salaire, cela ne choque pas grand monde car il a remporté la CAN. Par contre, si vous avez un étranger qui touche une belle somme sans que les résultats suivent, cela passe beaucoup moins bien auprès de l’opinion publique, surtout quand c’est l’Etat qui paye », relève un agent sous couvert d’anonymat.

Aliou Cissé du Sénégal gagne 46 000 euros par mois

Logiquement, ce sont donc les meilleures sélections qui ont à leur tête les sélectionneurs les mieux payés. Aliou Cissé, champion d’Afrique en 2022 avec le Sénégal, gagne 46 000 euros par mois, soit un peu plus que le Ghanéen Otto Addo (45 300 euros) ou que le Belge Marc Brys au Cameroun (44 000 euros).

Mais il n’est pas rare que des sélections plus modestes offrent à leur sélectionneur des rémunérations importantes, comme le Soudan avec le Ghanéen James Kwesi Appiah (48 000 euros). L’Egypte verse quant à elle tous les mois autour de 30 000 euros à Hossam Hassam. A l’inverse, Faouzi Benzarti émarge à « seulement » 10 000 euros en Tunisie, pourtant l’une des meilleures sélections africaines, autant que Brama Traoré au Burkina Faso. En République démocratique du Congo (RDC), le salaire du Français Sébastien Desabre n’a pas été révélé. Le Nigeria, nation majeure du football continental, est quant à lui à la recherche d’un sélectionneur depuis la mise à l’écart de Finidi George en juin.

Au Mali, le Belge Tom Saintfiet a consenti un effort financier significatif, puisqu’il gagne 20 000 euros par mois alors qu’il était sous contrat aux Philippines avec un salaire de 30 000 euros. Dans cette fourchette, on trouve également le Franco-Comorien Amir Abdou, qui gagne 20 000 euros pour entraîner la Mauritanie, selon la presse locale.

Logiquement, plus on descend dans la hiérarchie des sélections africaines et moins les salaires sont élevés, à l’exception de la Tunisie et du Burkina Faso. « Cela concerne autant les locaux que les étrangers : des pays comme la Centrafrique, le Niger, le Rwanda ou le Zimbabwe n’ont pas la réputation pour attirer des entraîneurs de renom, ni les moyens », remarque un dirigeant de fédération. Pour rester attractives, ces sélections moins renommées proposent souvent des primes et avantages en nature, comme un logement, une voiture de fonction et des billets d’avion.

Moins de 5 000 euros par mois

En bas de l’échelle, plusieurs sélectionneurs gagnent moins de 5 000 euros par mois. C’est le cas de Romuald Rakotondrabe (Madagascar) et du Croate Zdravko Logarusic, récemment nommé en Eswatini, dont le revenu mensuel est de 4 000 euros. Etienne Ndayiragije (Burundi) et Gebremedhin Haile (Ethiopie) gagnent moitié moins, alors qu’Abdourahman Okie Hadi émarge à environ 1 600 euros par mois à Djibouti.

Si les plus bas salaires concernent souvent des entraîneurs locaux, il existe des exceptions. « Certains étrangers acceptent de venir en Afrique pour des sommes modestes, parce que la concurrence est rude sur le marché des entraîneurs et que certains ont besoin de travailler, résume un agent. Cela peut aussi être un tremplin pour des techniciens plus jeunes et donc peu expérimentés. »

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Le meilleur exemple est sans doute le Français Hervé Renard, qui a commencé sa carrière africaine en tant qu’adjoint de Claude Le Roy au Ghana (2007-2008), avant de devenir sélectionneur de la Zambie (2008-2010), pour un salaire d’environ 18 000 euros. En 2012, le Savoyard, revenu à Lusaka après deux brefs passages en Angola et à l’USM Alger, permettait aux Chipolopolos de devenir champions d’Afrique pour la première fois de leur histoire. Depuis, Hervé Renard a notamment entraîné la Côte d’Ivoire, avec qui il a remporté la CAN en 2015, le Maroc et l’Arabie saoudite.

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