contre la douleur, l’activité physique est un traitement efficace

Dix mille pas et plus. Les bienfaits de l’activité physique ne sont plus à démontrer pour les maladies chroniques, et désormais pour l’endométriose, une maladie qui touche entre 1,5 et 2,5 millions de femmes en âge de procréer, soit une femme sur dix en France. L’endométriose se caractérise par la présence de ­cellules de l’endomètre, la muqueuse qui tapisse l’utérus, qui migrent anormalement au moment des règles, prolifèrent et peuvent pénétrer dans les tissus et les organes, provoquant des lésions, des kystes… Les douleurs, premiers symptômes, sont souvent invalidantes et responsables de la fatigue, de la dépression ou de l’anxiété. Encore largement taboue, cette maladie est souvent diagnostiquée avec des années de retard.

La chercheuse Géraldine Escriva-Boulley, responsable de la filière staps au Laboratoire interuniversitaire de sciences de l’éducation et de la communication (Lisec), à l’université de Haute-Alsace, a supposé que l’activité physique pourrait être bénéfique pour les femmes touchées par cette maladie dont elle souffre également. Opérée après sa thèse, elle avait dû fortement diminuer son activité physique.

Dans ce contexte, Géraldine Escriva-Boulley a lancé une étude, appelée Crescendo (« accroître l’exercice physique et le sport pour combattre l’endométriose »), auprès de deux cents femmes, réparties en quatre groupes, en cours de recrutement.

Un groupe suit un programme d’activité physique adaptée (APA) en vidéoconférence avec vingt-quatre séances d’étirements (Pilates, yoga, etc.), huit séances de renforcement doux et huit d’activité cardio d’intensité légère à modérée. Un autre groupe participe à des ateliers éducatifs qui se rapprochent de l’éducation thérapeutique du patient (ETP) sur la douleur perçue, la qualité de vie, l’alimentation et l’activité physique. Le troisième combine les APA et les ateliers. Enfin, le groupe contrôle reçoit une brochure expliquant les bienfaits de l’activité physique sur l’endométriose et ses symptômes ainsi qu’un QR code montrant des mouvements qui permettent d’apaiser les douleurs.

« Effets immédiats sur les douleurs »

« L’hypothèse est que le programme, qui combine activité physique adaptée et ETP, pourrait compléter les traitements actuels de l’endométriose et réduire la douleur, améliorer la qualité de vie, avec des effets bénéfiques sur la santé physique, psychologique et sociale des patientes ainsi que sur les facteurs physiologiques », explique Géraldine Escriva-Boulley. Elle avait auparavant mené une enquête par entretien de groupe auprès de trente-sept femmes et une étude pilote auprès de sept femmes, recrutées au sein de l’hôpital de la Croix-Rousse, à Lyon, qui avaient suivi un programme d’activités physiques.

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