Dans les meetings de LFI, bataille de leadership parlementaire

Les députés Alexis Corbière et Clémentine Autain, lors du meeting organisé par des députés « insoumis », en présence d’autres élus de la Nupes, à Bobigny (Seine-Saint-Denis), jeudi 16 février 2023 au soir.

Duel à distance, et à grands coups de clichés publiés sur les réseaux sociaux, jeudi 16 février au soir à La France Insoumise. A Bobigny, en Seine-Saint-Denis, où les frondeurs de La France insoumise tenaient un meeting pour protester contre la réforme des retraites, les quelque 450 fauteuils verts de la Bourse du travail n’étaient pas tous occupés, quand Alexis Corbière, Clémentine Autain, Raquel Garrido, Eric Coquerel, et d’autres membres de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), comme la députée EELV Sabrina Sebahi ou le communiste Fabien Gay, ont fait leur entrée avec quarante-cinq minutes de retard.

« On essaie de faire en sorte que pas une voix ne manque à l’Assemblée », s’est excusé Eric Coquerel, président de la commission des finances, rappelant le contexte délicat de ce meeting, organisé à 24 heures de la fin des débats au Palais Bourbon sur le projet de loi visant à reporter l’âge légal de la retraite à 64 ans.

Au même moment, à Montpellier, La France Insoumise relayait des photos d’un Corum plein à craquer – 1 400 personnes revendiquées par les organisateurs – où Jean-Luc Mélenchon tenait lui aussi meeting. Entourés de fidèles, comme le maire de Grabels René Revol ou la députée de l’Hérault Nathalie Oziol. Député du cru lui aussi, Sébastien Rome a chanté ses louanges : « Jean-Luc a ouvert un chemin d’espérance qu’il continue d’arpenter en tête. Il est et reste un phare pour nous tous », a-t-il dit.

« Moi, je m’excuse jamais »

L’ancien candidat à la présidentielle, ravi de l’affluence, a pris la défense des siens, « les excités et les rugueux ». Certains des députés LFI se sont excusés pour leurs paroles, « moi, je m’excuse jamais », a-t-il lancé avant de défendre le député Thomas Portes : « la règle dans la vie, on touche pas les camarades ». Après un vif plaidoyer contre la réforme et pour la nécessité de « travailler moins », il a appelé les « camarades de la Nupes » à taire leurs critiques : « pas besoin d’aller aboyer avec les autres, même si vous n’êtes pas d’accord, gardez-le pour vous », a-t-il dit, citant notamment « Dédé Chassaigne », président communiste du groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR), qui s’est offusqué des propos des « insoumis » dans l’hémicycle. Puis de développer ses conseils aux parlementaires.

Quelques heures auparavant, il semait les graines de la division en critiquant, en un tweet, le retrait des amendements communistes dans un souci d’accélérer le débat, alors même que les « insoumis », sous pression et partagés, se refusaient à en faire de même.

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