de nombreux manifestants appellent à durcir le mouvement

Ydris et Kaylanen, 7 ans et 10 ans sont venus avec leur maman, lors de la manifestation contre la réforme des retraites, à Marseille, le 11 février 2023.

La place de la République, à Paris, s’est remplie doucement, samedi 11 février à la mi-journée. Une foule dense et joyeuse, des vieux, des jeunes, des poussettes, pour cette quatrième journée de lutte contre la réforme des retraites. « C’est une manifestation familiale, hurle le camion sono de la CFDT, tout le monde est dans la rue ! » En région, la mobilisation a été sensiblement plus importante dans les villes moyennes que dans les métropoles, mais partout, le climat social se tend de façon très nette.

La journée de manifestation, un week-end, et donc sans grève – mais un vol sur deux a été annulé à Orly, en raison d’un arrêt de travail imprévu de contrôleurs aériens – a été incontestablement un succès : la CGT a annoncé 500 000 personnes à Paris contre 400 000 mardi 7 février, la préfecture a compté de son côté 93 000 personnes contre 57 000 lors de la dernière mobilisation. Au total, quelque 963 000 personnes ont défilé samedi en France, selon le ministère de l’intérieur, des chiffres nettement en hausse par rapport à mardi où la participation avait été évaluée à 757 000. Pour la CGT, 2,5 millions de personnes se seraient mobilisées samedi.

« Dépasser le million de manifestants serait un beau succès, avait déjà estimé vendredi Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT. On a les mobilisations les plus fortes depuis le début des années 1990, et on a le sentiment que pour les membres du gouvernement, tout ça n’existe pas ».

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Rendez-vous le 7 mars

Les responsables des huit principaux syndicats ont confirmé leur appel à un cinquième acte le 16 février – en dépit des vacances en Ile-de-France, à Toulouse et Montpellier – et se sont dits prêts « à durcir le mouvement » et à « mettre le pays à l’arrêt le 7 mars » si le gouvernement et le Parlement « restaient sourds » aux mobilisations. « On n’est pas dans la logique de la grève reconductible », a reconnu Laurent Berger, et « ce n’est pas un appel à la grève générale ».

Pour Philippe Martinez, « La question de la reconduction ne se décide pas au niveau des confédérations syndicales, mais dans les entreprises et les services, a indiqué le secrétaire général de la CGT. La balle est dans le camp du président de la République et du gouvernement pour savoir s’il faut que le mouvement s’amplifie, se durcisse, ou s’ils prennent en compte les mobilisations actuelles ».

Le métro parisien devrait en tout cas être fortement touché par le mouvement du 7 mars. « Si le gouvernement n’entend toujours pas la détermination des travailleurs, de la jeunesse et de tous ceux qui soutiennent ce mouvement unitaire, il devra assumer le blocage de l’économie dans notre pays », a prévenu l’intersyndicale (CGT, FO, UNSA, CFE-CGC) de la Régie autonome des transports parisiens (RATP).

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