Washington a entamé les discussions avec Niamey sur le retrait du Niger des troupes américaines qui y étaient déployées dans le cadre de la lutte antidjihadiste au Sahel, a déclaré lundi 22 avril le Pentagone.
Le gouvernement du Niger, issu d’un coup d’Etat en juillet 2023, avait dénoncé en mars l’accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis, estimant que la présence américaine était désormais « illégale ».
Washington a finalement accepté la semaine dernière de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et annoncé envoyer une délégation à Niamey pour s’accorder sur les détails de ce retrait. « Nous pouvons confirmer le début des discussions entre les Etats-Unis et le Niger sur le retrait ordonné des forces américaines du pays », a déclaré le porte-parole du Pentagone, Pat Ryder.
Une « petite délégation du Pentagone et du commandement militaire américain pour l’Afrique » participe aux discussions, a-t-il précisé. Les Etats-Unis vont « continuer à explorer les options possibles afin d’assurer que nous soyons toujours en mesure de faire face aux potentielles menaces terroristes », a-t-il ajouté.
« Poursuivre la coopération bilatérale »
A Niamey, le ministre des affaires étrangères, Bakari Yaou Sangaré, a annoncé dans un communiqué avoir eu lundi « des discussions » avec l’ambassadrice des Etats-Unis à Niamey, Kathleen FitzGibbon, portant « sur la question du départ des troupes militaires américaines du Niger ».
L’entretien s’est déroulé en présence de Maria Barron, directrice de l’Agence américaine pour le développement international (Usaid) à Niamey, qui a assuré que l’agence allait « poursuivre sa coopération bilatérale » avec le Niger, annonçant « un nouvel accord devant remplacer celui en cours, qui expire en septembre 2024 », selon le communiqué.
Au Niger, les Etats-Unis disposent notamment d’une base de drone importante près d’Agadez, construite pour environ 100 millions de dollars. Après le coup d’Etat qui a renversé le président élu, Mohamed Bazoum, à la fin de juillet 2023, le nouveau régime militaire a rapidement exigé le départ des soldats de l’ancienne puissance coloniale française et s’est rapproché de la Russie, comme le Mali et le Burkina Faso voisins, également dirigés par des régimes militaires et confrontés à la violence de groupes djihadistes.