EDF annonce des pertes et une dette sans précédent pour l’année 2022, malgré une forte hausse du chiffre d’affaires

L’année 2022 fut noire pour EDF, marquée par une faible disponibilité de son parc nucléaire et sa contribution forcée au « bouclier tarifaire » des Français. Vendredi 17 janvier, le groupe a publié des chiffres inégalés au titre de l’exercice de l’année écoulée : 17,9 milliards d’euros de perte. Son endettement financier se trouve aussi alourdi à 64,5 milliards d’euros
– un autre niveau historique.

Son chiffre d’affaires a augmenté de 70 %, à 143,5 milliards d’euros, tiré par la hausse des prix de l’énergie, mais le groupe passe dans le rouge avec une très lourde perte nette, contre un bénéfice de 5,1 milliards en 2021. Avec la flambée générale des prix de l’électricité, EDF a vu revenir de nombreux clients français, mais la marge d’exploitation a souffert d’achats à prix d’or pour couvrir leurs besoins.

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Une production qui devrait se redresser en 2023

Le président-directeur général du groupe, Luc Rémont, a cependant déclaré jeudi lors d’une conférence téléphonique qu’EDF visait pour 2023 un Ebitda (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) « significativement supérieur » à celui de 2021, grâce notamment au rebond de la production et aux prix élevés.

« Malgré une forte hausse du chiffre d’affaires, soutenu par les prix de l’électricité et du gaz, l’Ebitda est fortement pénalisé par la baisse de production nucléaire ainsi que les mesures de régulation exceptionnelles mise en place en France pour 2022, dans des conditions de marché difficiles. »

Le dirigeant du groupe en cours de renationalisation complète, a, en revanche confirmé « la fourchette de production nucléaire de 300 à 330 térawattheures [en 2023], soit une sortie progressive de la crise de la corrosion sous contrainte » relevée sur des portions de tuyauteries, qui avait mis à l’arrêt nombre de réacteurs depuis la fin de 2021.

EDF, qui a vu la production de son parc nucléaire français chuter de 23 %, à 279,0 térawattheures en 2022, en raison, notamment, de problèmes de corrosion de certains réacteurs, a confirmé qu’elle devrait se redresser en 2023, à un niveau compris entre 300 et 330 térawattheures.

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Le Monde avec AFP

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