Emmanuel Macron organise un dîner pour tenter de trancher

« On attend de connaître les intentions du président ! » L’expectative est la même à Matignon et dans les ministères concernés. Quelle décision Emmanuel Macron va-t-il prendre à l’issue du débat national sur la fin de vie qui se termine en mars ?

Le brouillard pourrait commencer à se lever, mercredi 22 février, lors d’un dîner organisé à l’Elysée. Seize personnalités ont été conviées à la table présidentielle, parmi lesquelles des partisans et des opposants d’une légalisation du suicide assisté ou de l’euthanasie.

La date n’est pas fortuite. La convention citoyenne sur la fin de vie, réunie depuis le 9 décembre, doit rendre en mars un avis sur la question suivante : « Le cadre d’accompagnement de la fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d’éventuels changements devraient-ils être introduits ? » Les quelque 180 participants tirés au sort se retrouvent de nouveau du vendredi 17 au dimanche 19 février pour délibérer, avant trois derniers week-ends consacrés à « l’harmonisation et à la restitution de leurs travaux ». Or, au vu de leurs précédents débats, il apparaît qu’une majorité se dégage, parmi les participants, en faveur d’une légalisation du suicide assisté et/ou de l’euthanasie.

« Un débat ordonné et éclairé »

Le 13 septembre 2022, Emmanuel Macron s’est engagé à prendre appui sur cet avis pour « envisager le cas échéant les précisions et évolutions de notre cadre légal d’ici à la fin de l’année 2023 ». « J’ai la conviction qu’il faut bouger parce qu’il y a des situations inhumaines qui existent et qu’il faut y apporter une réponse, expliquait-il encore le 12 février. Mais le sujet est tout sauf facile et simple. »

Il l’est d’autant moins que la volonté du chef de l’Etat de mener un « débat ordonné, serein et éclairé » a conduit à ce que les sujets clivants n’aient guère été tranchés jusqu’ici au sein de l’exécutif bien que deux groupes de travail réunissant des parlementaires et des professionnels de santé aient été réunis. Le dîner de mercredi devrait permettre à M. Macron de tester les points d’accord possibles.

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Le chef de l’Etat sera accompagné de trois ministres, François Braun (santé), Olivier Véran (renouveau démocratique) et Agnès Firmin Le Bodo (organisation territoriale et professions de santé). Parmi les partisans d’une légalisation d’une « aide active à mourir » ont été invités Jean-François Delfraissy, président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), Alain Claeys, coauteur de l’avis du CCNE rendu le 13 septembre 2022, qui « ouvre la voie » à une évolution. Thierry Beaudet est invité en tant que président du Conseil économique, social et environnemental, organisateur de la convention citoyenne. Mais, en 2020, il s’était prononcé en faveur du « droit de choisir une fin de vie digne ». M. Macron a également convié le docteur Denis Labayle, militant pour le droit des malades à être aidés à mourir, dans certains cas.

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