L’écrivaine française Dominique Martre était en pleine présentation de l’un de ses livres dans une librairie à Bejaïa quand la police algérienne a fait irruption au sein de cette boutique, samedi 29 juin, et l’a arrêtée ainsi que son éditeur et plusieurs participants avant de les relâcher quelques heures après, a indiqué l’éditeur à l’Agence France-Presse (AFP), dimanche 30 juin.
« La police a fait irruption dans la librairie samedi après-midi au début de la présentation du livre La Kabylie en partage et a arrêté toutes les personnes présentes dans la salle, y compris l’autrice, son mari, moi-même et le libraire », a affirmé Arezki Ait Larbi, dirigeant de la maison d’édition Koukou. « On nous a conduits au commissariat de police avant de nous relâcher vers 20 heures », a-t-il ajouté.
Les raisons de cette descente policière dans la librairie Gouraya n’ont pas été dévoilées. Dimanche 30 juin, l’écrivaine se trouvait « toujours à Béjaïa sans restriction de liberté », a affirmé M. Ait Larbi. « On n’a pas d’explication sur le motif de cette interdiction, le livre se vend dans toutes les librairies », a assuré l’éditeur. La semaine dernière, Dominique Martre a présenté son livre à Alger « sans aucun problème », a-t-il poursuivi.
La Kabylie en partage, dans l’intimité des femmes, publié et vendu en Algérie, relate les souvenirs de l’autrice Dominique Martre au cœur d’un village de Kabylie dans les années 1970. Elle y raconte le vécu de femmes dans cette région à majorité amazighe du nord de l’Algérie. La maison d’édition Koukou a déjà fait l’objet de censure ces dernières années en Algérie. En 2022, elle a déclaré que douze de ses livres, principalement sur des sujets politiques, avaient été interdits lors du principal salon du livre d’Algérie, le SILA.