L’aéroport éthiopien d’Axoum a rouvert pour les vols commerciaux, dimanche 9 juin, plus de trois ans et demi après sa fermeture pendant la guerre qui a fait rage au Tigré, a annoncé une télévision locale. Le conflit dans cette région du nord de l’Ethiopie, qui a opposé de novembre 2020 à novembre 2022 les forces progouvernementales et des rebelles tigréens, a été l’un des plus meurtriers au monde, avec environ 600 000 morts.
L’aéroport d’Axoum, qui avait subi de « lourds dommages » dès le début de la guerre, va opérer à partir de dimanche des « vols réguliers après plus de six mois de travaux », selon Tigré TV, un média proche des anciens rebelles. Les premiers vols commerciaux à destination du Tigré avaient repris en janvier 2023 avec des dessertes de la compagnie Ethiopian Airlines entre la capitale, Addis-Abeba, et Makalé, la capitale régionale.
Le conflit avait contraint plusieurs millions de personnes à quitter leur foyer. Les armes se sont tues en novembre 2022 après la signature d’un accord de paix à Pretoria, en Afrique du Sud. Mais le Tigré compte toujours plus de 800 000 déplacés, sur environ 6 millions d’habitants, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Les combats avaient débuté fin 2020, quand le premier ministre Abiy Ahmed avait envoyé l’armée pour arrêter les dirigeants du Tigré qui contestaient son autorité depuis des mois et qu’il accusait d’avoir attaqué des bases militaires fédérales. Depuis l’accord de paix, l’accès aux services essentiels, notamment les banques, l’électricité et Internet, coupé par les autorités fédérales, a repris dans certaines parties du Tigré.
Axoum est notamment connue pour son obélisque, qui avait été dérobé par les troupes mussoliniennes en 1937 avant d’être rapatrié en Ethiopie en 2005. Cet important vestige historique témoigne de la grandeur passée de la civilisation d’Axoum, qui, du IIIe siècle avant Jésus-Christ au VIIIe siècle, a rayonné dans la région. Le site d’Axoum a été inscrit en 1980 sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.