En Italie, Giorgia Meloni conforte son assise à droite

La première ministre italienne Giorgia Meloni, à Bruxelles, le 10 février 2023.

En dépit d’une abstention record, la droite a de nouveau triomphé en Italie. Les scrutins régionaux en Lombardie et dans le Latium, dimanche 12 et lundi 13 février, qui avaient valeur de premier test électoral pour la présidente du conseil, Giorgia Meloni, ont confirmé sa domination sur la scène politique intérieure. Dans les deux régions les plus peuplées du pays, les coalitions de droite l’ont ainsi remporté avec 56,4 % des voix en Lombardie et 51,2 % dans le Latium contre une opposition de gauche désunie. Le parti de Mme Meloni, Fratelli d’Italia (extrême droite), s’est même imposé face à ses partenaires de gouvernement et arrive en tête des scrutins qui déterminent la composition d’exécutifs régionaux disposant d’un degré d’autonomie important dans les secteurs de la santé, des transports et de l’éducation.

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Les résultats en recul enregistrés par la Ligue, emmenée par Matteo Salvini, et Forza Italia, fondé par Silivio Berlusconi, alliés du gouvernement, confirment la « victoire nette » revendiquée par la présidente du conseil, qui intervient au moment où un nouvel incident trouble sa coalition. Partenaire fraîchement réélu sénateur, M. Berlusconi, 86 ans, ami intime de Vladimir Poutine, s’est en effet illustré de son côté, dimanche, en s’en prenant à Volodymyr Zelensky. Interrogé sur la rencontre jeudi, à Bruxelles, entre le président ukrainien et Mme Meloni, il a lancé : « Moi parler avec Zelensky ? Si j’avais été président du conseil, je n’y serais jamais allé. »

L’échec du Parti démocrate

« Il suffisait qu’il [le chef de l’Etat ukrainien] cesse d’attaquer les deux républiques autonomes du Donbass et tout cela ne serait pas arrivé, par conséquent je juge très très négativement le comportement de ce monsieur », a-t-il ajouté. Une prise de parole particulièrement embarrassante pour Mme Meloni engagée en faveur du soutien à Kiev et qui se veut garante de l’orientation atlantiste de l’Italie. « Le soutien du gouvernement italien à l’Ukraine est ferme et convaincu, comme cela est clairement prévu dans le programme et comme cela a été confirmé par tous les votes parlementaires de la majorité soutenant l’exécutif », a aussitôt réagi dans un communiqué le gouvernement.

Importantes pour l’avenir de la coalition de Giorgia Meloni, les élections régionales se sont surtout déroulées dans un climat atone. Avec seulement 37,2 % de participation, la région de Rome enregistre le taux le plus bas jamais enregistré en Italie pour ce type de scrutin. Dans la région de Milan, 41,6 % des électeurs se sont déplacés, ce qui constitue localement, ici aussi, un minimum historique. Ces deux scrutins, dans la capitale politique et la place forte économique du pays, confirment ainsi l’abstention déjà très marquée lors des élections législatives du 25 septembre. Elles illustrent aussi les difficultés d’une opposition morcelée qui ne parvient pas à proposer une offre politique alternative.

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